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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 16:04
Un film de Darren Lynn Bousman
 
USA (2006)
 
Horreur (env. 1h47)
 
Avec: Tobin Bell, Shawnee Smith, Angus Macfayden, Bahar Soomekh, Dina Meyer, Donnie Walhberg…
 
 
 
 
Résumé: Tandis que la police est toujours à la recherche de l’inspecteur Eric Matthews, un cadavre est  retrouvé, victime semble t-il d’un des pièges mortels du Jigsaw. Ce dernier, en phase terminal de son cancer, fait kidnapper par sa complice Amanda, le Dr Lynn Denlon, l’obligeant à le maintenir en vie jusqu’à la fin de « l’épreuve » de sa dernière victime. C’est Jeff Reinhart, un homme complètement détruit par la mort de son fils renversé par un chauffard, qui va devoir faire les frais du terrible puzzle qui se met marche. La victime doit subir des épreuves toujours plus dangereuses et impitoyables, qui le mettront face à ses propres démons. Mais comme toujours avec le Jigsaw, tout n’est pas ce qu’il semble être et les victimes vont être nombreuses. Que le jeu commence…
 
Et de 3 ! En a peine deux ans, le thriller horrifique initié par James Wan et Leigh Whannell est devenu une trilogie. Une rapidité qui impressionne autant qu’elle peut laisser dubitatif. Le premier volet était une petite production fauchée, tourné en très peu de temps mais fit la différence grâce à un scénario habile et pervers. Suite à son succès phénoménal, les producteurs se dépêchèrent de lancer une séquelle dans les plus brefs délais, pour miser, sur la encore toute chaude, renommée du premier. Sorti un an à peine le précédent, le deuxième volet souffrait de sa production (trop) précipitée : un scénario qui en majeur partie reposait sur les acquis du premier, tout en misant sur la surenchère (8 personnes piégé pour seulement 2 dans le premier), oubliant de s’intéresser aux personnages (on se fout de ce qu’il peut leur arriver) et perdant la tension et l’impression d’étouffement du premier opus. Si les producteurs n’avaient pas été trop avides, il est probable que les scénaristes auraient pu mettre à profit leurs bonnes idées (toute la fin du film), renforcer la psychologie des personnages et corriger les erreurs du premier film, notamment le montage beaucoup trop « cut » lors des séquences de meurtres. Des défauts de mise en scène, amplifiées dans le deuxième opus. Au bout du compte, le film fut une déception même s’il restait un petit film d’horreur honnête. Lorsque l’annonce de la sortie d’un troisième épisode pour dès l’année suivante fut faite, on pouvait craindre le pire car même si Saw 2 reste un film correct, la qualité avait cruellement dégringolée par rapport au premier. Tout donnait alors à penser que la perte de qualité de la saga ne pouvait que s’accroître au fil des épisodes. Pas si sûr.
 
 
Disons le tout de suite : Saw 3 est meilleur que le précédent, mais n'égale pas la réussite du premier. En résulte un film imparfait mais prenant et jouissif pour tout amateur de gore. Pourtant lorsque l’on voit le début du film on se dit que s’est pas gagné : on commence avec une intro d’auto mutilation qui fait vraiment mal (rien que d’y repenser j’ai la tête qui tourne) donnant tout de suite le ton du film. S’enchaînent alors coup sur coup, deux meurtres bien dégueulasses. Des séquences qui en donnent directement pour notre argent (après tout c’est du sang qu’on est venu voir) mais qui posent un problème. Où est passée l’histoire ? Parce que à ce moment, le film n’est qu’une simple accumulation de scènes gores sans aucun vrai lien entre elles. Un début qui laisse présagé du pire en terme scénaristique. Heureusement après çà l’intrigue commence et ça va beaucoup mieux. En effet, Saw 3, marque le retour de James Wan (co-scénariste et réalisateur du premier opus) aux commandes de la production et ça se sent : officiant en tant que co-scénariste, James Wan arrive avec son compère Leigh Whannell, à revigorer et tonifier leur saga, en corrigeant les erreurs du seconds opus. Cette fois-ci on retrouve la psychologie des personnages (la relation père/fille entre le Jigsaw et Amanda particulièrement intéressante) et une approche émotionnelle qu’on trouvait dans le premier épisode, donnant de la substance et de l’épaisseur au film mais aussi à l’ensemble de la trilogie : le script est particulièrement intéressant puisque les auteurs se permettent de remettre en cause certains acquis des précédents films, à coup de flash-back et de révélations tortueuses qui lient les intrigues des trois opus en seul bloc (bien qu’il faudra regarder les trois films à la suite pour voir s’il n’y a pas des incohérences temporelles). Un parti pris ambitieux et osé mais qui nuit en partie à la narration du film. A trop vouloir alterner le récit avec des flash-back on perd parfois le fil conducteur de l’intrigue. Une intrigue, dont les enjeux se dénouent tout naturellement dans un final renversant. Car comme dans tout Saw qui se respecte, le film se doit de finir sur un twist final et celui-ci ne fait pas défaut à la trilogie. D’ailleurs on peut parler de twists car la fin enchaîne les nombreuses révélations. Si les retournements de situation se montrent malins et réussis (bien qu’on puisse les deviner), ils n’égalent pas le twist final de l’original qui laissait complètement le spectateur sur le c… Comme dans Saw 2, on se dit que c’était bien trouvé, on est surpris mais on se remet très vite de nos émotions. Ce qui va vraiment mettre le spectateur sur les rotules c’est la violence et la perversité du film.
 
 
Et on peut dire que ce dernier volet gagne haut la main la palme du gore et du sadisme. A un tel point qu’on se demande si les créateurs de la saga ne sont pas tout bonnement à enfermer à l’asile, tant les pièges sont tordus : machines infernales en tout genres, congélation humaine, tripes à l’air, arrachages de membres, noyade dans un bain de bouillie de cochons en putréfaction, tordage extrême des bras et jambes (mon préféré)…rien n’est épargné aux victimes du Jigsaw ainsi qu’au spectateur qui sera repus d’une telle abondances de tortures et d’hémoglobine. Le réalisateur étant bien décidé à nous montrer tous les détails qui fon mal (fractures ouvertes béantes…). Saw 3 est donc d’une très grande violence qui n’aura pas laissé le comité de censure indifférent, puisque le film est interdit en France aux moins de 18 ans, une première depuis très longtemps! (la classification X n’est généralement attribuée qu’à des œuvres à caractère pornographique rarement pour leur violence). Une décision radicale qu’on peut considéré comme légèrement exagéré, car même si le film est violent, il aurait pu l’être nettement plus si le réalisateur avait su calmer ses ardeurs : la mise en scène comportent les mêmes défauts que ses prédécesseurs c'est-à-dire de trop nombreux accélérés et un montage hyper « cut » qui  amenuisent l’impact des scènes chocs, Darren Lynn Bousman n’ayant pas retenu la leçon de ses erreurs. Excepté lors de la meilleure scène (en terme de réalisation), celle où le Jigsaw se fait ouvrir la boîte crânienne, lors d’un intervention chirurgicale. Un grand instant de boucherie écœurante, principalement filmé en longs plans chirurgicaux qui permettent de garder toute l’efficacité de la scène. S’il avait appliqué cette mise en scène à toutes les scènes gore, Saw 3 aurait pu être un véritable monument de sadisme encore jamais vu au cinéma et aurait largement mérité l’interdiction dont il est victime aujourd’hui. En l’état, le film reste un sacré moment horrifique, doté d’autant de défauts que de qualités.
 
(Saw 3, un film dénonciateur des dangers du piercing?)
 
Pour faire court : Un troisième volet supérieur au second, même s’il n’atteint pas les hauteurs du premier. Un film d’horreur efficace qui en rajoute dans le gore et le craspec (jusqu'à frôler l’overdose). Attention ça tâche !
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