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23 décembre 2006 6 23 /12 /décembre /2006 18:43
Un film de Luc Besson
 
France (2006)
 
Animation (env. 1H43)
 
Avec : Freddie Highmore, Mia Farrow, les voix de Mylène Farmer, Alain Bashung, Marc Lavoine, Valérie Lemercier, Stomy Bugsy…
 
 
 
 
Résumé : Alors que la maison de sa grand-mère va être saisie dans deux jours, Arthur un jeune garçon de 10 ans à peine, découvre le monde des Minimoys. Un peuple d’êtres minuscules, amenés d’Afrique par son grand-père mystérieusement disparu depuis 3 ans, vivant dans le jardin. Arthur doit faire vite car il doit trouver à temps le trésor caché des Minimoys pour sauver sa maison et aider ces derniers contre le terrible M le maudit qui ne rêve que d'une chose: détruire le monde des Minimoys. Pour cela il sera aidé par la princesse Selenia et son frère Bétamèche qui le guideront à travers une faune et un flore dangereuse lorsque l'on mesure deux millimètres et demi…
 
Le voici enfin ce fameux Arthur et les Minimoys, le dixième et dernier film de Luc Besson, le réalisateur français qui tout le long de sa carrière aura du affronter les critiques les plus violentes (et les plus gratuites aussi) contre lui et contre ses œuvres. Des critiques souvent injustes pour un cinéaste à part possédant un vrai univers personnel (ce que très peu de réalisateurs français peuvent se vanter d’avoir) qu’il a su développer à travers ses différents films. C’est pour cela qu’il est franchement surprenant de voir que le dernier né de Besson a échappé au sort réservé à ses prédécesseurs alors que c’est justement celui là qui fait le plus défaut à la filmographie de Besson, celui qui est le plus critiquable. Oui Arthur… est critiquable et à plus d’un titre.
 
Si dans la forme il n’y a pas grand-chose à reprocher au film : les décors et l’aspect des personnages sont magnifiques, l’animation est fluide et dynamique, et la mise en scène soignée ne tombe jamais dans l’esbroufe et la surenchère d’effets tape à l’œil. Un vrai délice pour les yeux en somme. Là où Besson faillit c’est dans le fond et son scénario de la taille d'un Minimoys. Besson ne cherche pas à innover et s’adresse directement aux plus jeunes qui prendront un immense plaisir à suivre les aventures de héros à la psychologie binaire inhérents aux films pours enfants (le héros irréprochable en tout point, la princesse belle et forte qui va forcement tomber amoureuse du héros, le frère inévitable comparse comique…). Mais le cinéaste oublie une chose, les plus grand films d’animations sont ceux qui parlent aux plus petits mais aussi au plus grands ici laissés sur le carreau. Car les adultes devront faire preuve d’une grande indulgence face à une histoire tout ce qu’il y a de plus basique et d’une linéarité incroyable (en gros le héros part de chez les gentils pour aller chez les méchants et en revient) qui a du mal à cacher son manque d’originalité, plusieurs séquences faisant vraiment penser à Chéri j’ai rétréci les gosses, donnant à penser que le film a vingt ans de retard et aurait du voir le jour dans les années 80.
 
Le réalisateur tente bien de fournir un message écologique et de tolérance mais tout ceci reste franchement léger (n’est pas Myiazaki qui veut) quand ce n’est pas traité de façon naïve, caricaturale et manichéiste (le père d’Arthur qui a peur des noirs mais devient leur pote à la fin, le promoteur immobilier…). Il est vrai que la naïveté à toujours fait partie du cinéma de Besson mais ici on patauge dans la guimauve du plus mauvais effet. A ce titre les scènes « live » sont les plus ratées du film, la faute à des acteurs insipides interprétants des personnages inintéressants, le tout baigné dans un traitement à l’américaine plus que douteux. Avec Arthur… Besson veut toucher un public international (enfin surtout américain) et perd du coup son identité. Si son nom n’apparaissait pas au générique on pourrait très bien penser que le film fut réalisé par un quelconque réalisateur hollywoodien. La musique du film en est un très bon exemple. Difficile en effet de retrouver les sonorités propres à la musique d’Eric Serra dans Arthur… tant celle-ci ne se démarque pas d’autres du même genre. On peut toujours s’amuser de différents clins d’œil cinématographiques amusants (Star Wars, Pulp Fiction, La fièvre du samedi soir…) mais qui ne sauve pas l’entreprise. Si Besson réalise la suite, car il est pratiquement certain qu’il y aura une suite, Besson devra analyser ses erreurs s’il veut vraiment rendre justice à un univers flamboyant mais désespérément creux. Allez Luc tu peux faire tellement mieux.
 
Pour faire court : Le (soi disant) dernier bébé de Luc Besson est une œuvre avant tout réservée aux plus jeunes qui en prendront pleins les mirettes tandis que les adultes resteront perplexes devant la maigreur du propos.
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