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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 09:52


En cliquant sur l'image vous serez si cet éléphant trompe énormément.

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1 avril 2008 2 01 /04 /avril /2008 10:03


Découvrez ce premier long-métrage méxicain en cliquant sur l'affiche ci-dessus.

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31 mars 2008 1 31 /03 /mars /2008 09:36


Retrouvez une critique de ce premier film d'animation français tout ce qu'il y a de plus sympathique (cliquez sur l'image).

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30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 23:11

A l'occasion de la sortie du western 3h10 pour Yuma retrouvez un dossier sur le genre et ses nouveaux fers de lance. Pour y accéder cliquez sur la photo ci-dessus.
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19 mars 2008 3 19 /03 /mars /2008 13:51
18893686_w434_h_q80.jpgUn film de Pete Davis

Titre original: Vantage Point

USA (2008)

Thriller (env. 1h29)

Avec: Dennis Quaid, Forest Withaker, Matthew Fox, Saïd Taghmaoui, Eduardo Nariega, Sigourney Weaver, William Heart, Edgar Ramirez....

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Résumé: En Espagne, le président américain venu présenter un projet signé par tous les pays de la coalition, est la victime d'un attentat public. L'agent de sécurité Barnes se met à la recherche du potentiel tueur, une reporter tente de comprendre ce qui s'est passé, un touriste qui a filmé la scène suit un suspect poursuivit par la police... Autant de point de vue de la scène qui permettront d'expliquer la situation bien moins simple qu'il n'y paraît...

Qu’est ce que la vérité ? Akira Kurosawa avait approché cette question avec son Rashomon dans lequel l’enquête sur un meurtre était racontée par le témoignage des différents personnages impliqués dans l’affaire. En définitive, la conclusion n’apportait de réponse précise à l’élucidation du crime car comme le maître l’y soulignait, l’obscurité de l’âme humaine et le mensonge sont des obstacles épineux pour celui en quête de faits exacts. Qu’est ce que la vérité alors sinon une multitude de point de vues hétéroclites. De point de vue il en est justement question dans Angles d’attaque.
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A Salamanque, une conférence internationale contre le terrorisme international, regroupant pays d’Occident et du Moyen-Orient, tourne au cauchemar lorsque le président des Etats-Unis est abattu sous les yeux de milliers de spectateurs présents. Mais les apparences sont parfois trompeuses et ce qui ne semble n’être qu’un attentat isolé pourrait bien cacher quelque chose de plus grave… Le film se propose de nous faire vivre un évènement à travers le regard (8 exactement) de plusieurs protagonistes (un garde du corps, une reporter, un touriste, un flic espagnol…), chacun révélant une nouvelle facette, une nouvelle pièce du puzzle se construisant devant nos yeux. L’idée est judicieuse et pouvait servir de tremplin à une réflexion bienséante sur notre rapport à l’image après le drame du 11 septembre et de la manipulation exercée à travers elle. « Pouvait » seulement car au vue du résultat final il n’en est rien.
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Pourtant Angles d’attaque laisse penser qu’il a des choses à dire. Le premier regard (celui de Sigourney Weaver en réalisatrice de journal télé cynique) pose la question du maniement subjectif des sujets traité par les médias, comme ne pas choisir de montrer la manifestation de protestation contre les agissements de l’Amérique au profit d’une foule euphorique. La critique se fait même piquante lorsqu’une journaliste rétorque à sa chef que les américains sont les rois de l’autocensure (et toc). Malheureusement cette exquise de pensée s’arrête net au bout d’à peine quelques minutes pour ne réapparaître que dans les toutes dernières secondes. Le scénario préférant se concentrer uniquement sur son intrigue à suspense. Un peu dommage tout ça.
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Le film demeure un pur divertissement prétendant à être plus malin que les autres avec sa narration découpée par tranche d’environ 10 minutes, épousant l’angle de vision de chaque protagoniste avant de revenir en arrière afin de glisser vers le prochain regard. Au-delà d’une mise en forme un brin pompeuse à l’instar de ces rapides back-fowards (un fondu au noir n’aurait-il pas été plus judicieux ?), Angles d’attaque souffre surtout de son scénario perfectible : le script aurait vraiment gagné à être davantage travaillé pour rendre pleinement justice à son postulat, la temporalité des évènements variant constamment de façon plus ou moins importante d’une partie à l’autre, nuisant chaque fois un peu plus à la « crédibilité » de l’ensemble. Malgré cela, il reste un petit thriller honnêtement torché, s’inscrivant dans l’ère du temps (les influences de 24 heures chrono et de la trilogie Jason Bourne sont évidentes), jamais ennuyeux, dotés de scènes d’action prenantes et bénéficiant d’un casting de vedettes (Sigourney Weaver, Dennis Quaid, Forest Withaker, Matthew Fox, Saïd Taghmaoui, William Hurt, Eduardo Noriega…) à faire pâlir de jalousie n’importe quel studio. On aurait juste préférer que tout ce petit monde se retrouve dans une production réellement digne d’intérêt. Enfin…
 
Pour faire court : Thriller d’action se voulant rusé du fait de sa forme singulière, Angles d’attaque pêche par un manque flagrant de rigueur scénaristique. Divertissant mais sans plus.
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16 mars 2008 7 16 /03 /mars /2008 18:35
18906698.jpgUn film de Jonathan King
 
Nouvelle-Zélande (2006)
 
Comédie Horrifique (env. 1h27)
 
Avec : Matthew Camberlain, Peter Feeney, Tammy Davis, Danielle Mason, Olivier Driver, Glenis Levestam…

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Résumé : Lorsqu’il était enfant, Henry a été profondément marqué par la mort de son père berger, tombé d’une falaise alors qu’il essayait de sauver l’un de ses moutons. Au fil des années, le garçon a développé une phobie envers les quadrupèdes. De retour après des années d’absences au domaine familial, Henry va se retrouver face à ses plus profondes angoisses lorsque ces animaux sont soudains transformés en bêtes hargneuses désireuses de viande humaine…  

Le premier film du néo-zélandais Jonathan King fait partie des ces petits morceaux de péloches qu’on a directement envie d’aimer avant même d’avoir visionné une seule image, tant leur pitch de départ titille notre goût pour les œuvres décalées complètement barges. Il n’y a qu’à lire ces quelques lignes : un jeune homme phobique des moutons rentre dans sa campagne natale pour régler affaires familiale, c’est alors que suite à une expérience biologique qui a mal tournée, nos gentilles bêtes à laine se transforment en hargneux zombies carnivores dévorant tout ce qui se trouve sur leur passage.

18737748.jpgComme vous pouvez vous en douter le ton est ici à la comédie (aurait pu t-il en être autrement avec un tel postulat de départ ?) versant allègrement dans le second degré sans jamais renier l’aspect terrifiant de son sujet. Car oui, Black Sheep est aussi un pur film d’horreur avec son lot de scènes d’angoisses, de geysers de sang et autres morceaux de barbaques fraîchement arrachés exposées à la vue du spectateur, nos méchantes bêbêtes infectées se révélant aussi dangereuses que les morts vivants de Romero quand il s’agit de s’alimenter en chair humaine. Ce mélange horreur-comédie rappelle évidemment des œuvres tels que les premiers ouvrages de Peter Jackson (à cela s'ajoute la nationalité commune des deux hommes) ainsi que le récent Shaun of the Dead devenu en un rien de temps le modèle du genre pour une foule de geeks. L’analogie est ici clairement revendiquée par son réalisateur payant son dut à ces cinéastes – et d’autres - dont l’influence sur son bébé est omniprésente. Sans doute un peu trop.
 
18889795.jpgUne chose est sûre concernant Jonathan King : le bonhomme possède de réelles capacités de metteur en scène : le rythme est enlevé (peu de temps morts), l’image est soignée et les effets spéciaux à l'ancienne (signé par Richard Taylor de Weta Workshop) sont d’une incroyable qualité pour un budget d’environ 5 millions de dollars (on est sacrément loin du système D d’un Bad Taste). Quant aux enjeux du film, ils sont emportés presque haut la main : l’humour fonctionne à tous les coups, y compris lorsqu’il se fait gras avec ces accents scatologiques et zoophiles et si les moutons, filmés en contre-plongée sur fond de musique inquiétante, ne font pas excessivement peur (ils provoquent plutôt un fort rictus) la menace qu’ils véhiculent est suffisamment crédible. Le seul défaut qu’on pourrait incomber au film c’est qu’à aucun moment il n’arrive à s’extirper de l’ombre de ses glorieux prédécesseurs.
 
18889799-copie-1.jpgAussi bon technicien qu’il soit, le réalisateur offre assez peu d’idées vraiment neuves au bout du compte. Le scénario étant calqué sur celui de Brain Dead ça n’aide pas. Pas plus que les personnages extrêmement stéréotypés ne sortant pas du carcan dans lequel ils se situent, interceptant du coup l’émotion qui faisait la force du chef d’œuvre d’Edgar Wright. Black Sheep se rapproche donc au final de la bonne grosse couillonnade hilarante à regarder à plusieurs que du véritable film culte qu’on a bien voulu nous vendre. Pour un premier essai ce n’est déjà pas si mal. En plus avec son message écolo sous jacent et son concept initial (des moutons zombies, rien que d’avoir imaginer une telle idée c’est génial)  il n’est pas aussi bêêêête que ça ce film.
 
Pour faire court : Petit frère légitime de Bad Taste et de Shaun of the Dead, Black Sheep est une savoureuse petite comédie horrifique procurant un plaisir immédiat bien qu’elle ne dépasse jamais les limites établies par ses aînés.
 
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12 janvier 2008 6 12 /01 /janvier /2008 12:35

undefinedUn film de Tsui Hark, Ringo Lam, Johnnie To

Titre original: Tie Saam Gok

Hong Kong (2006)

Policier (env. 1h35)

Avec: Louis Koo, Simon Yam, Honglei Sun, Kelly Lin, Lam Ka-Tung, Lam Suet...

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Résumé : Sam, Fai et Mok, trois amis ont tous le même problème : le manque d’argent. Pour pallier à cet ennui, l’un deux s’accoquine avec une bande de malfrats sur le point de commettre un casse. C’est alors que surgit de nulle part, un étrange individu leur propose de devenir riches. Il leurs indique l’endroit où est enfoui un coffre au mystérieux contenu et la façon de procéder à son retrait. D’abord hésitant, la bande décide de se lancer et organise le vol. C’est le début de multiples complications pour nos compagnons dont l’amitié risque fort de vaciller…

 
Rien qu’à citer à voix haute le générique de Triangle, le projet fait saliver : Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To, trois des plus grands acteurs actuels du cinéma de Hong Kong, aux commandes d’un même et seul film. Woouuah ! Il est vrai que même dans nos rêves les plus fous, on n’osait se l’imaginer. Et pourtant aujourd’hui, l’objet est des plus réels.
 
18767119-w434-h-q80.jpgD’abord mettons les points sur les « i », le film n’a rien du tout d’une quelconque anthologie. L’association de ces trois talents ne pouvait pas donner qu’une simple réunification de récits individuels mis en boîte par chaque intéressé et n’ayant aucuns rapports direct entre eux. Non, la construction de Triangle est bien plus originale : l’idée a été de réaliser le premier long-métrage construit selon le modèle du cadavre exquis, un jeu crée par les surréalistes en 1920, qui consiste à faire composer une œuvre (une peinture, un texte…) par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles puissent tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. Ainsi parmi les trois metteurs en scène, un a choisi une thématique, un point de départ et s’est attelé à la première partie d’un scénario, puis l’a donné au suivant devant continuer à partir de ce qui avait été écrit, avant de le faire passer au dernier chargé de conclure l’histoire. Un concept des plus ambitieux, novateur… et périlleux. Car si tout cela apparaît comme franchement excitant, la nature du projet est aussi sacrément casse-gueule. Le risque étant de se retrouver face à un objet foutraque, en dent de scie et incohérent dans sa narration et sa mise en scène. Après vision du dit objet les craintes sont estompées, on vient bel et bien d’assister là à un vrai film.
 
18767118-w434-h-q80.jpgEn effet, Triangle est un excellent film noir (presque toutes les figures du genre sont présentes) conservant tout le long de sa durée une cohérence narrative rarement prise en défaut. C’est tout le mérite de notre fine équipe, d’avoir su rebondir sur le travail du précédent sans jamais le contredire, et d’aborder ses propres réflexions inhérentes au style de chacun : ainsi dans la partie centrale, Ringo Lam fait avancer le récit principal tout en le déviant pour se concentrer sur la filiation amour-haine du couple en crise Simon Yam/Kelly Lin (symbole de son rapport personnel avec le cinéma). Quant à Johnnie To il conclue le tout de manière magistrale avec son style tragico-ridicule à base de quiproquos pince sans rires (le film ne devient drôle que dans le dernier acte) et d’une décélération progressive de l’action, offrant une fois de plus une fusillade finale réellement novatrice. Concernant le segment introductif de Tsui Hark, il ne semble pas le plus pertinent ni le plus virtuose du triangle. Comme s’il s’était finalement éclipsé, ne posant uniquement que les premières fondations pour laisser la place de s’exprimer aux deux autres. Etrange, surtout quand on connaît la mégalomanie du monsieur, généralement incapable de ne pas imposer ses envies à ses confrères (on se souvient encore des divergences de points de vues avec Kirk Wong sur Gunmen et de sa dispute avec John Woo sur The Killer, ayant brouillée définitivement les deux anciens amis). Peut être parce qu’ici il impose sa patte non pas sur son segment mais sur l’ensemble du film.
 
18767117-w434-h-q80.jpgLa nature du projet en lui-même en est la meilleure preuve puisqu’elle apparaît comme totalement logique avec la politique de son initiateur, démontrant encore une fois sa volonté de faire naître un produit cinématographique uni basé sur une fabrication « hasardeuse ». Ou comment faire arriver à une harmonie à travers le chaos. En choisissant comme thématique principale l’argent (responsable selon lui des problèmes de la société moderne) et en clôturant sa partie au moment crucial de la découverte du contenu du coffre (à Ringo Lam de trouver ce qu’il contient), Tsui Hark pousse ses deux confrères à remettre en question son travail et à faire basculer (mais sans le faire tomber) le récit afin de le dynamiser et de sans cesse surprendre le spectateur. Par ce fait, il leurs impose en quelque sorte sa volonté et sa logique qu’ils finissent - volontairement ou non - par adopter. En témoigne la démultiplication des sacs, au cours du segment de Johnnie To, rappelant le dédoublement des éléments dans Time & Tide. Au final, même si le style de Tsui Hark ne frappe pas tout de suite dans Triangle, le film en porte indubitablement sa marque.
Attention il n’est pas dit que le mérite revient entièrement à l’auteur de The Blade ! Les réalisateurs de City on Fire et d’Exilé sont tous aussi méritants et se doivent d’être félicités. Seulement il semble qu’ils furent, d’une certaine manière, des outils au service du premier sans pour autant s’être vus restreints dans leur création. Tsui Hark aurait-il alors trouvé le moyen idéal de collaborer fructueusement avec d’autres artistes n’ayant pas forcément les mêmes ambitions que lui ? Possible. Ce serait le signe d’une maturité acquise et ça c’est encourageant.
 
En définitive, la réussite de Triangle prouve que ce genre de numéro d’équilibriste fonctionne s’il est traité avec soin, et ouvre grand la voie à d’autres tentatives. D’ailleurs, on espère vraiment voir prochainement différents réalisateurs issus de divers horizons, s’essayer à ce type de création afin de nous livrer quelques futurs beaux cadavres (exquis). Au petit jeu des spéculations on pourrait se prendre à imaginer la réunion du trio mexicain Guillermo del Toro (Le labyrinthe de Pan), Alfonso Cuaron (Les fils de L’homme) et Alejandro Gonzàles Inàrritu (Babel). Ça fait rêver, non ?
 
Pour faire court : Trois réalisateurs talentueux au service d’une œuvre commune, c’est alléchant. Surtout quand ces trois là réussissent à dépasser le simple exercice de style pour fournir un vrai polar intelligent, inventif et drôle. Bravo messieurs.
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23 septembre 2007 7 23 /09 /septembre /2007 16:41
Un film de Marcus Nispel
 
Titre original : Pathfinder
 
USA (2006)
 
Aventure (env. 1h45)
 
Avec: Karl Urban, Jay Tavare, Moon Bloodgood, Clancy Brown, Nathaniel Arcand, Russell Means, Nicole Munoz…
 
 
 
 
Résumé : Environ 600 ans avant Christophe Colomb, les Vikings débarquent en Amérique du Nord. Loin d’avoir des attentions pacifistes, ils massacrent sans remords les populations indiennes se trouvant sur leur passage. Lors d’une bataille, un jeune enfant viking de 10 ans est abandonné par son peuple. Recueilli et élevé par une tribu d’Indiens, l’enfant maintenant devenu adulte, répond au nom de Ghost. Celui-ci n’arrive pas à ce faire accepter par l’ensemble du groupe et ne trouve la paix intérieure du fait de ses origines barbares. Lorsque que les envahisseurs reviennent et décime toute sa tribu, Ghost décide de se venger et de les affronter. Après plusieurs combats violents, il est fait prisonnier par les Vikings qui veulent l’obliger à les conduire auprès des autres tribus avoisinantes afin de les exterminer…  
 
Affirmer que Pathfinder (remake du Passeur, film obscur norvégien de Nils Gaup) s’est fait désirer est un doux euphémisme. Prévu chez nous pour l’été 2006, sa sortie s’est vue successivement repoussée de mois en mois pendant un an, pour finalement débarquer dans une misérable combinaison de 10 salles sur tout le pays (et pas une seule sur Paris !), donc dans un anonymat des plus strict. Une année entière d’attente, durant laquelle les rumeurs affirmant que le résultat serait une véritable catastrophe se sont faites de plus en plus insistantes. Pourtant tout semblait bien parti pour ce projet plus qu’alléchant : pensez donc la rencontre improbable (mais véridique) entre des Indiens d’Amérique et des vikings belliqueux venu envahir le nouveau monde, bien avant que Christophe Colomb n’est eu l’idée d’entreprendre son voyage pour rejoindre les Indes par la mer. Rencontre voyant Ghost, un jeune enfant Viking abandonné par les siens lors d’une bataille. Recueilli et élevé par une tribu indienne, il devra affronter une fois adulte son clan, revenu pour anéantir sa nouvelle famille... Un dessein de départ pleins de promesses, corroborées par la présence aux commandes de celui à qui l’ont doit la réussite du remake de Massacre à la tronçonneuse, le teuton Marcus Nispel (oh ouais !). Suivit d’une campagne d’affiches plus belles les unes des autres (oh ouuais !), d’une première bande annonce annonçant un mix détonnant entre Conan le barbare, Le treizième guerrier, Danse avec les loups et Rambo (oh ouuaaiiss !) et l’annonce d’un classement R-rated, donc riche en effusion de sang (oh ooouuuaaaiii…oups j’ai eu un petit accident). C’est donc la bave aux lèvres que nous attendions de voir le produit fini, non sans une certaine crainte que sa désastreuse réputation ne soit fondée. Alors qu’en est-il vraiment ? Pathfinder, chronique d’un désastre annoncé ? Ou œuvre tout simplement incomprise ?
 
Si Pathfinder se coltine une telle réputation c’est sans doute à cause de sa production plus qu’houleuse : dès le début un malentendu survient entre Nispel voulant fournir une œuvre quasi muette qui ne s’exprimerait que par les images, et les producteurs voulant à tout prix du dialogue pour que le spectateur potentiel ne soit pas égaré. Divergence de points de vue artistiques… ça commence mal. Puis vient un tournage difficile et éreintant pour toute l’équipe subissant la météo capricieuse de la Colombie Britannique et de nombreux accidents dut à la dangerosité des lieux choisis pour servir de cadre à l’histoire du film. Et comme si cela ne suffisait pas le film subit de nombreux remontages pour cause de projections tests que nous qualifierons de peu concluantes. Résultat : une partie assez importante du film serait passée à la trappe (on parlerait de presque 45 minutes), au grand dam de son réalisateur ayant finalement délaissée son œuvre aux mains des exécutifs du studio. Et là vous vous dîtes : « Mais attend une seconde, un film avec des vikings, une production difficile, l’amputation d’une durée conséquente et un montage dénaturant la vision initiale du metteur en scène… on est en train de parler du Treizième guerrier ! ». Effectivement, outre son goût pour les fils d’Odin, Pathfinder entretient plus d’un point commun avec le chef-d’œuvre maudit de McTiernan. Une affiliation dont il se serait sûrement bien passé, car malgré les tempêtes qu’on dut braver les deux œuvres, Le Treizième guerrier reste une œuvre puissante ayant sût outrepasser ses défauts, ce qui n’est pas réellement le cas de son compagnon. 
 
Tout comme son prédécesseur, on sent dans Pathfinder les nombreuses coupes et les trous narratifs, dût à la disparition de scènes importantes, qui auraient raffermies la présence des personnages secondaires et approfondies leur relation avec le héros. Pourtant malgré l’occultation d’un morceau important du métrage, l’œuvre du grand McT conserve une cohérence narrative et visuelle indéniable alors que celle de Pathfinder en pâtit grandement. Il est clair que les passages consécutifs sur la table de montage n’ont pas joués en sa faveur, donc on ne s’étonnera pas de trouver un montage catastrophique, effectué semble t-il par un boucher qui aurait tranché dans le lard à grand coups de hachoir entre les scènes mais également à l’intérieur d’entre elles. D’où une narration saccadée parfois difficile à suivre et une gestion de l’espace quasi inexistante (on est parfois complètements paumés) et un manque de fluidité empêchant quelques peu le spectateur de trépider dans son fauteuil devant ce choc, plus que brutal, des cultures. Et s’il fallait en rajouter une couche, la musique du - pas très illustre - compositeur Jonathan Elias, accuse le manque d’une légère dose de percussions et de cors pour insuffler un ton profondément épique (n’est pas Basil Poledouris qui veut). Et le fait que les Indiens parlent en anglais alors que les Vikings s’expriment en scandinave démontre une certaine incohérence artistique de la part de la production (ce n’est pas dramatique en soit mais il faut avouer que ça laisse un goût bizarre dans la bouche).
 
Cependant Pathfinder se rachète à plus d’un titre. Ne serait-ce que pour son postulat de base, son scénario riche en combats à l’épée (ça croise le fer à tout va), la résolution de Nispel d’offrir un spectacle barbare et organique, dispensé le plus possible d’effets numériques (quelques projections d’hémoglobines et une avalanche) pour de vraies cascades fait en live ; et l’incroyable look de ces Vikings. Véritables ogres massifs et terrifiants tout droit sortis d’un conte de fée, auquel la photographie ténébreuse et brumeuse de Daniel Pearl (directeur de la photo sur le Massacre à la tronçonneuse original et le remake de Nispel) contribue à renforcer l’aspect fantastique. Une représentation imagée des démons intérieurs de Ghost, (le très charismatique Karl Urban), personnage tiraillé entre la volonté de venger le massacre de sa famille adoptive et la peur de succomber à sa nature et devenir l’un des monstres qu’il combat. En conséquence ce n’est pas qu’une bataille entre lui et sa famille de sang que doit livrer Ghost, mais également une bataille intérieure au cours de laquelle il effectuera un parcours psychologique que des décors de nature sauvage, magnifiquement mis en valeur par des cadrages précis et ciselés, nous font vivre sa progression de l’ombre à la lumière (on passe d’une forêt sombre aux cimes des montagnes enneigées). Après vision, il apparaît clairement que le résultat ne fut pas à la hauteur des espérances, cependant le film ne méritait pas une telle déconvenue financière (aux Etats-Unis le film s’est ramassé royalement) en partie à cause de sa sortie en catimini sur son territoire et chez nous. De plus la version évaluée ici n’est pas la vraie version et il faudra attendre une hypothétique director’s cut pour juger pleinement du travail de Nispel. On espérant qu’on ne doit attendre comme pour Le treizième guerrier car on ira rejoindre Odin dans le Walhalla bien avant de voir la queue d’une bobine.
 
Pour faire court : Ni navet honteux ni chef d’œuvre incompris, Pathfinder est juste un honnête survival guerrier dont les défauts sont presque aussi frustrant que ses qualités sont réjouissantes.
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21 août 2007 2 21 /08 /août /2007 22:18
Un film de Quentin Tarantino
 
Titre original: Grinhouse: Death Proof
 
USA (2007)
 
Horreur (env. 1h50)
 
Avec : Kurt Russell, Rosario Dawson, Vanessa Ferlito, Zoe Bell, Jordan Ladd, Mary Elizabeth Winstead, Rose McGowan, Quentin Tarantino, Eli Roth...
 
 
 
 
 
Résumé : Julia et sa bande de copines, libres et sans complexes, sont bien décidées à passer leur vendredi soir à s’amuser et à faire la fête. Elles finissent la soirée dans un bar où elles doivent rejoindre d’autres amies. Trop occupées à se détendre, elles ne font pas attention à un individu louche qui les suit depuis un petit moment. Cet homme qui se fait appeler Mike « la cascade » est pourtant des plus inquiétants : balafré au visage son attention vis-à-vis des jeunes femmes ne semble pas des plus innocentes. En effet, puisque à leur départ du bar, Mike les poursuit et provoque un terrible crash avec sa voiture, véritable objet de destruction à l’épreuve de la mort pour son utilisateur. Quelques mois plus tard, alors que le meurtre de Julia et de ses amies a été classé par les autorités comme simple « accident » de la route, Mike est de nouveau en chasse…
 
S’il y a bien une chose dont tout le monde sera d’accord concernant Boulevard de la mort de Quentin Tarantino, c’est qu’il n’a pas vraiment fait l’unanimité. Que ce soit au sein de la critique, des fans du réalisateur ou plus généralement des néophytes de base, le film a provoqué moult débats ou chacun a exprimé ses opinions les plus vivaces pour le défendre ou bien l’enfoncer. Débats dans lesquels les mérites argués par les défenseurs sont matière à critique pour la partie adverse et vice versa… si bien que personne n’est arrivé à un compromis (on adore ou on déteste). Alors oui, Boulevard de la mort ne plaît pas à tout le monde (et il y a peu de chance pour que cela change avec le temps), déçoit autant qu’il enthousiasme c’est comme ça il faut s’y faire. Toutefois il serait bon de revenir sur les détails provocateurs de cette discorde et comme n’étant point objectif puisque me cataloguant illico dans le camp des « pour », je prendrais les arguments du « contre » pour tenter de les prendre à défaut. Let’s go girls.
 
Vive la réclame !
 
Commençons par l’argument le plus facilement destructible du lot car celui-là n’en est pas vraiment un. A savoir, le reproche fait à Boulevard de la mort de ne pas comporter les fausses bandes- annonces : tout le monde le sait où devrait savoir qu’initialement le film était un segment faisant partie d’un diptyque  (composé de celui-ci et Planète terreur de Robert Rodriguez), réunis sous le titre Grindhouse et destinés à être présentés lors d’une même et seule séance. Le tout entrecoupé par de fausses bandes-annonces réalisées tout spécialement pour l’occasion par les nouveaux talents du cinéma horrifique (Eli Roth, Rob Zombie, Edgar Wright). Mais suite à l’échec au box-office américain de se format, il fut décidé par les producteurs Weinstein, de couper les deux segments en vue de deux séances distinctes (et payantes) pour le marché européen. Ainsi cette décision prise à la légère, renforcée chez nous par l’idée absurde des distributeurs que notre pays n’a jamais eu la culture du double programme (c’est archi faux ! c’est juste que nous ne l’avons plus voilà tout), nous privent de bien des plaisirs. Non seulement de la joie de voir les deux films l’un après l’autre, alors que c’était là une belle occasion de faire découvrir à tous ceux qui ne l’ont jamais connu, la satisfaction d’une double séance (comme votre humble rédacteur !), mais également de s’amuser des fausses bandes-annonces purement et simplement disparues dans nos contrées. Une injustice pure et dure ne pouvant que provoquer la déception et la colère de tous ceux qui attendaient avec impatience la sortie de Grindhouse. Pourtant ce n’est en rien un reproche à mettre sur le dos de Boulevard de la mort (ce que beaucoup se sont permis de faire sur les forums), devant être jugé comme un entité propre (ce qu’il est) et non par rapport à un tout, qui doit être critiqué pour ce qu’il est et non sur l’absence de compléments extérieurs. Cela étant tout n’est pas noir puisque si nous n’avons pas eu le droit à l’intégralité du programme, il y a une petite compensation en retour. Celle de voir Boulevard… dans sa version intégrale rallongée de presque trente minutes, de quoi se consoler un peu, non ? Ce point réglé attelons nous au cœur du problème (si on peut dire les choses comme ça).
 
Moins de bla-bla plus d’action
 
Le principal défaut qu’on incombe directement à Boulevard… c’est d’être trop bavard. Que Tarantino néglige l’action, au détriment de longs dialogues interminables ne menant à rien. Si l’on fait la comparaison entre le temps imparti aux scènes de dialogues et celui réservé aux scènes de meurtres l’ensemble ne peut que passer pour branlant (presque 45 minutes pour 10 minutes à tout casser dans la première partie), surtout que la majorité de ces conversations entre nanas ne font pas avancer l’histoire. Petit rappel d’histoire : à la sortie de Jackie Brown une bonne partie de la critique avait aussi qualifié le film d’excessivement bavard, se rapprochant plus d’une œuvre radiophonique que cinématographique. Aujourd’hui ces mêmes personnes sont les premières à louer les mérites de ce dernier, le considérant comme étant « le film de la maturité ». Certes ici Tarantino pousse le bouchon encore plus loin question dialogues, faisant de son Boulevard… sûrement son œuvre la plus radicale (par rapport à son écriture mais sur bien d’autres points également) mais ce avec toujours la même exigence de la réplique bien travaillée, du bon mot qui fait mouche, du discours anodin retenant l’attention de part son rythme et ce sentiment de véracité qui s’en dégage. Bavard Boulevard… ? Que nenni ! Même si je ne peux nier que dix minutes de « parlotte » en moins n’aurait pas nuit à l’ensemble. Et puis si le réalisateur a fait le choix d’appuyer les scènes d’expositions ce n’est pas par hasard ou par nombrilisme (du mois pas entièrement). Il y a au moins deux raisons à cela : premièrement il est évident qu’il a voulu créer une empathie complète du spectateur envers les héroïnes. En prenant tout son temps pour nous présenter ces femmes, nous les faire connaître intiment, le cinéaste décuple la force du suspense quand celles-ci seront les victimes des agissements d’un psychopathe. Deuxièmement, l’histoire de Boulevard… est entièrement construite comme un orgasme censé faire prendre son pied à son audience. Tarantino sait très bien que son public n’attend qu’une chose : de l’action, de l’action et encore de l’action ! D’accord mais plutôt que de privilégier la quantité sur la qualité, il fait le choix de nous faire patienter, de faire monter la sauce, de faire grimper l’excitation petit à petit pour quand vient le moment fatidique de « lâcher la purée » pour le dire vulgairement. En résulte un crash routier dévastateur et une course poursuite vrombissante. Deux scènes mémorables qui resteront longtemps imprégnées sur nos rétines. Ce fut court mais terriblement intense. Au bout du compte ça valait vraiment le coup d’attendre.
                                                                         
Slasher 0 pour sang
 
Dès l’annonce de la mise en chantier du projet Grindhouse, le segment de Tarantino a toujours été vendu comme dixit l’intéressé « un slasher avec une voiture à la place du couteau », il n’en fallait pas plus pour exister tous les geeks du genre et autres amateurs de boogeymen sadiques trucidant de jeunes et jolies jeunes damoiselles. Cependant Boulevard… a désappointé plus d’un fan n’ayant pas retrouvé (ou voulu reconnaître) la présence d’éléments inhérents au salsher. Entre la nouvelle du sujet du film et sa vision au cinéma, nombreux sont ceux à s’être retrouvés à fantasmer dessus, imaginant une succession de nombreux meurtres routiers durant lesquels Quentin se lâcherait comme un fou sur la quantité d’hémoglobine projetée sur l’écran (après tout on parle du type qui a fait Reservoir Dogs et Kill Bill). En définitive nous avons eu tort car comme dit plus haut, Boulevard… ne comporte que très peu de scènes de meurtres et toutes concentrées à la moitié du film. Une carence à l’origine de cette idée que Boulevard… n’est pas un slasher. Admettons, pourtant il entretient assez de points communs avec le genre pour pleinement y appartenir : présentation des futures victimes, dévoilement progressif du tueur (Kurt Russell tout simplement ENORME) dont l’aspect dangereux se lit sur son visage (sa cicatrice) et son arme, un côté très « teenage » (fête bien arrosée et sexe dans toutes les pensées)… On est bien dans l’esprit du slasher et peu importe si la quantité de victimes est inférieure à d’autres. Tarantino a beau être un cinéaste « fan » ultra-référentiel, piochant intensivement dans toute sa mémoire cinéphilique, il ne se contente jamais de reproduire bêtement ce qu’il a vu. Pas question pour lui de s’attaquer au genre s’il ne peut pas l’amener plus loin. La démarche n’est pas nouvelle : n’a t-il pas transformé un simple récit de vengeance mâtiné de kung-fu en une puissante histoire d’amour avec Kill Bill, dans lequel il remplaçait un duel final tant attendu par un splendide dialogue de 20 minutes et malgré tout emportait l’adhésion de tous ceux qui se seraient contentés d’une chorégraphie élaborée ? Quant à la violence du film bien quelle ne soit pas constante elle n’en est pas moins bien présente. En démontre l’impressionnante collision entre deux voitures, montées sous forme de flashbacks, permettant de revenir sur chaque victime et sur les dégâts physiques provoqués sur chacune d’elles avec son lot de détails sanglants. Encore une fois c’est peu mais rien qu’avec cette scène Boulevard… vaut beaucoup mieux que n’importe quel slasher bidon période post-Scream (bon c’est vrai que là je choisis le fond du fond) et pour ceux qui continuent à penser que les expositions des personnages sont trop longues, je rappellerai que dans toute la première partie d’Halloween (le salsher ultime par excellence !) il ne se passe pas grand-chose... réfléchissez-y.
 
A la dérive
 
L’autre idée du concept Grindhouse est de faire revivre les conditions de projections, pas toujours géniales, du cinéma d’exploitation. L’idée est donc d’affubler l’image de rayures, salissures, tâches, sauts d’images, flous… et autres imperfections de l’époque dût aux multiples projections dans les salles et drive-in, causant la dégradation rapide des bobines. A l’heure où les salles sont de mieux en mieux équipées, où elles proposent les meilleures conditions de visionnage possibles aux spectateurs; voir de son plein gré un film à l’image volontairement crasseuse ne pouvait que plaire. Cela peut paraître futile comme procédé, toutefois c’est une manière originale et efficace pour renforcer l’impression d’immersion recherchée. Cette impression de se retrouver en plein dans les seventies et de se mater un bon petit film de l’époque. Dommage seulement que Tarantino s’arrête en chemin pour proposer une image plus clean et une mise en scène beaucoup plus travaillée et moderne dans la seconde partie (osé critiquer un film parce qu’il est bien réalisé si ce n’est pas de la mauvaise fois ça !). Cette rupture donne a penser que Tarantino a oublié sa charte de départ pour sombrer dans l’autoréférence pas toujours pertinente (la partie en noir & blanc façon Kill Bill). Il semble que son statut de « réalisateur-star » lui soit un peu monter à la tête, lui faisant prendre un peu trop d’assurance et de confiance en lui. Un excès de zèle pas franchement dramatique pour le coup (vu ses grandes capacités de metteur en scène) dont le fiasco de Boulevard… au box-office américain devrait rapidement apaiser. 
 
Sexe, femmes et nostalgie
 
Pour finir le scénario s’est vu qualifier de rachitique et de creux. En apparence seulement, car sous ses aspects de film récréatif, Boulevard… cache de vrais sous-textes qu’il serait bien regrettable d’occulter : le film est une ode du réalisateur faite aux femmes. Pas étonnant de la part de celui qui a signé quelques-uns des plus beaux portraits de femmes du cinéma avec Jackie Brown et the Bride. Tarantino aime les femmes et sait les mettre en valeur, malgré les apparences. Elles peuvent paraître comme de simples « salop…» au premier regard. Elles peuvent paraître grossières (elles parlent comme des mecs), superficielles, à la sexualité sans tabous (la lap dance de Vanessa Ferlito une grande séquence d’érotisme soft à mettre au côté du strip de Salma Hayek dans Une nuit en enfer) et pipelettes, elles n’en demeurent pas moins de vraies femmes modernes, fortes, libres, capables de se défendre elles-mêmes sans l’aide de quelconques mâles. Et n’en déplaise aux pro-féministes butées qui crieront toujours et encore au machisme d’un autre temps. On se souvient qu’en leur temps, les films de Russ Meyers (la saga mammaires des Vixens & Co), dont Boulevard… ce fait le digne héritier; furent considérés comme des œuvres proposant une image dégradante de la femme. Depuis il apparaît évident que c’était l’inverse, car celui qui en prend pour son grade dans l’affaire c’est bien l’homme. Ce dernier étant majoritairement représenté par Mike « la cascade », tueur psychopathe cachant de toute évidence derrière sa folie criminelle, un gros complexe situé en dessous de la ceinture. Pour la jouer court son arme c’est sa bit… (on rejoint encore une des figures récurrentes du slasher). Sa voiture est donc une façon malsaine pour lui de « perforer » la gente féminine puisqu’ il est incapable de le faire avec son autre engin. Une façon de se persuader d’être le genre dominant dans une époque où la femme s’impose de plus en plus et dicte ses règles (y compris à grand coups dans les testicules). Les temps ont changés et pas que les mœurs. Le cinéma lui aussi a énormément évolué, la technologie a progressé et le numérique a tout chamboulé en matière d’effets spéciaux et de la façon de penser les scènes d’actions. Un bouleversement des standards de la production audiovisuelle qui n’est pas pour réjouir notre petit Quentin qui n’a jamais dissimulé son aversion pour le digital qui selon lui empêche l’immersion du public et ayant nuit à plusieurs métiers comme celui de cascadeur. Ce n’est pas un hasard si l’assassin soit un ancien cascadeur usé au chômage, oublié par une entreprise préférant la sécurité et la facilité du pixel à tout va (voir son touchant discours sur ces anciens faits de gloire à des personnes ignorantes de quoi il retourne). Boulevard… sonne alors comme un appel à un retour aux anciennes techniques. Un retour dans un temps où des gens prenaient de vrais risques pour nous scotcher dans notre fauteuil, quand nous étions plongés dans un univers physique palpable et non dans un amas de répliques creuses du réel (enfin le numérique à ces bon côtés ne soyons pas mesquins)… En témoigne cette monstrueuse course poursuite finale, faite intégralement à l’ancienne, sans l’aide d’ordinateur, dans laquelle tous ce que l’on voit a été réalisé pour de vrai (chapeau à la cascadeuse Zoe Bell pour sa performance) avec de vrais bolides mécaniques rugissant au milieu de voitures modernes électriques silencieuses et fades. Toute action doit impliquer émotionnellement sinon elle n’est qu’esbroufe et futile. Et pour cela il faut de la chair, des tripes, du cœur, du sang et des larmes… tout ce que comporte ce salvateur trip à l’ancienne, réjouissant à souhait. C’était peut être pas forcément mieux avant mais putain que c’était bon !    
 
Pour faire court : Bien que son réalisateur n’aille pas toujours jusqu’au bout de son concept de départ, Boulevard de la mort reste un film jouissif à la fois brillant hommage à tout un pan oublié du cinoche américain et une réflexion nostalgique d’un temps où l’ère du tout numérique n’avait pas tout envahie.
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6 août 2007 1 06 /08 /août /2007 13:11
Un film de Joe Carnahan
 
Titre original : Smokin’ Aces
 
USA (2007)
 
Policier (env. 1h50)
 
Avec : Ryan Reynolds, Ray Liotta, Ben Affleck, Andy Garcia, Jeremy Piven, Jason Bateman, Alicia Keys, Peter Berg…
 
 
 
 
Résumé : Le FBI est sur le point de démanteler toute la mafia du pays grâce à son plus important témoin, Buddy Israel, gloire de Las Vegas entretenant des relations plus que douteuses avec le grand banditisme. Mais le dernier parrain en activité, Primo Sparazza, met sa tête à prix pour 1 million de dollars. Buddy devient alors l’attention des plus dangereux et redoutables tueurs sur gage se lançant à sa poursuite. C’est alors une course contre la montre qui se joue entre la police et toute une bande d’assassins pour mettre le grappin sur Buddy, réfugié dans une suite d’un hôtel à Lake Tahoe…      
 
Depuis la sortie en 2003 de Narc on n’avait plus eu beaucoup de nouvelles de son (très) doué créateur, Joe Carnahan. Hormis un temps où le bonhomme devait se charger de la mise en scène du blockbuster cruisien (comprenez à la gloire de Tom Cruise) Mission Impossible 3, avant que l’annonce de son départ juste à quelques semaines de la mise en route de la production pour « différents artistiques » (comprenez qu’il a envoyé se faire foutre la star et son égo surdimensionné), ne soit faite. Départ qui n’a fait que rassurer ses admirateurs quant à son intégrité artistique. En effet, pas question pour lui de se fourvoyer dans des projets dans lesquels il n’aurait pas le contrôle total. Qu’on se le dise donc Joe Carnahan n’est pas homme à s’exécuter gentiment quand on lui demande d’emballer une bouse dans un joli papier cadeau. Tout cela pour dire qu’on attendait avec une impatience non dissimulé de voir son prochain ouvrage. Et on peut dire que la surprise fut de mise (à prix).
 
 
Volte Face
 
Alors qu’on était en droit d’attendre un film dans la même veine que son précédent (c'est-à-dire réaliste, noir et nerveux) le metteur en scène exécute un virage à 180 degrés avec Mi$e à prix, polar survitaminé à la «cool attitude» dans lequel Buddy « Aces » Israel, un magicien de Las Vegas ayant fricoté avec la mafia se voit obliger de témoigner contre ses anciens partenaires après son arrestation par le FBI. Une trahison quelques peu mal pris par le parrain en chef Primo Sparazza, qui lance un contrat de un million de dollars sur sa tête. Contrat mirobolant attirant toute l’attention des tueurs à gages les plus dangereux de la planète. Alors quand tout ce petit monde se retrouve dans un hôtel luxueux où la cible a élue comme planque, la casse est inévitable... Balancé comme ça, c’est vrai que rien ne distingue Mi$e à prix d’autres films de gangsters à la Tarantino ou de ceux d’un Guy Ritchie, dont on retrouve tous les éléments qui ont fait le succès de ces derniers : montage cliquant, humour noir et violence débridée, personnages décalés (la bande de frères nazis, les essayer c’est les adopter) dialogues ciselés, situations cocasses et quiproquos à la chaîne. Mais le film est loin de n’être qu’un simple exercice de style décontracté ne faisant que surfer sur une tendance. C’était sans compter sur la touche toute personnelle de son auteur qui va emmener le genre dans des contrées nouvelles.
 
 
 
Le cœur des gangsters
 
Je ne parle pas de sa mise en scène boostée à la testostérone, ni de ses (quelques) gun-fight bourrins parfaitement exécutés, ni de son casting hétéroclite balançant entre acteurs d’ordinaires has-been, trouvant ici grâce (Ben Affleck, Kevin Reynolds), figures coutumières dans leurs éléments (Andy Garcia, Ray Liotta), acteurs de second plans se révélant à la hauteur ( Jeremy Piven) et même star de la chanson (Alicia Keys qui loin d’être la révélation de l’année réussi admirablement son passage au ciné)… Non, je parle de la façon dont l’émotion, d’habitude absente d’un genre devenu aujourd’hui trop artificiel, réussi à pointer le bout de son nez et arrive à submerger le spectateur. Après tout Narc se distinguait par la façon dont son réalisateur arrivait à capter avec justesse le quotidien de ses personnages principaux au sein d’une intrigue policière jamais prise en défaut. Alors lorsque l’histoire (rondement bien menée) prend le temps de s’attacher aux états d’âmes de ces assassins, flics, gangsters… de montrer la déception et la colère d’un homme de main face à la trahison de son patron, ce même patron au désespoir de devoir dénoncer son entourage. En suggérant l’amour d’une tueuse pour sa complice sexy préférant la compagnie des hommes, en dévoilant le soin qu’un tueur implacable prend pour rassurer sa victime innocente en train de mourir (LA scène du film)... Bref en faisant jaillir une humanité (que le superbe score de Clint Mansell vient soutenir) dans ce qui n’aurait pu n’être qu’une coquille vide, Joe Carnahan signe un véritable tour de force relevant presque de la magie si le scénario ne souffrait pas de sa narration alambiquée cherchant comme tant d’autres à simplement nous servir un twist pas si imparable que ça (il suffit de bien écouter et regarder pour deviner) et de parfois un trop plein de personnages.
 
 
 Une vérité qui dérange
 
Mais au final c’est bien peu pour démonter une œuvre aux nombreuses qualités cachées qu’il faut faire l’effort d’aller chercher : sans en avoir l’air, Mi$e à prix n’est pas si anodin qu’il n’y paraît. On peut y voir une réflexion sur la spirale destructrice du banditisme ainsi qu’une dénonciation discrète, mais bien présente, sur les autorités du pays prêtes à sacrifier ses hommes pour servir l’intérêt de la nation. Les agents du FBI Messners et Carruthers sont envoyés protéger le témoin par leur supérieur, qui s’est bien gardé de leur fournir toutes les clés du puzzle et le véritable objectif de la mission. Les deux hommes foncent alors tête baissé dans un terrain miné sans se douter du véritable danger qui les attend. Quand Messners découvrira que lui et son co-équipier ne sont dans cette histoire que deux pions interchangeables, servant une administration se foutant bien de leurs sorts, la désillusion n’en sera que plus amère (toute allusion à la guerre en Irak est bien évidement ici non fortuite). Mi$e à prix se targue donc d’un discours pertinent démontrant que ce que l’on vient de voir fut bien plus qu’une énième œuvre décérébrée et futile. Dans le genre peu de monde peut s’en vanter.
 
Pour faire court : ça n’a l’air que d’une accumulation de clichés, de figures mille fois rebattues, d’esbroufes en tout genre… et tout d’un coup, on se rend compte que tous cela à un cœur, une âme. Est-ce que cela ne vaut pas la peine de pardonner les quelques menus défauts ? Absolument.
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