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12 février 2007 1 12 /02 /février /2007 16:12
Un film de Peter Webber
 
Titre original : Hannibal Rising
 
USA, Italie (2007)
 
Thriller (env. 1h55)
 
Avec : Gaspard Ulliel, Gong Li, Rhys Ifans, Kevin McKidd, Dominic West, Richard Brake, Stephen Walters, Ivan Marevich…
 
 
 
 
Résumé: Durant la seconde guerre mondiale en Lituanie, la famille Lecter fuit l’armée nazie. Elle se réfugie dans leur maison de campagne mais elle est prise entre les feux de l’armée allemande et russe. Seul survivent le jeune Hannibal et sa petite sœur Micha qui vont très vite croiser le chemin de la bande de Gutras, des criminels de guerre cherchant à éviter les deux camps. Coincé dans le chalet en plein hiver, Gutras décide de manger les enfants. C’est alors qu’Hannibal assiste impuissant à la mort de sa sœur. Un acte qui le traumatisera. Hannibal n’aura de cesse alors de vouloir se venger. Une vengeance qui le mènera vers la folie meurtrière marquant les premiers pas du futur serial killer qu’on nommera Hannibal le cannibale…
 
Tout comme le dernier Massacre à la tronçonneuse: le commencement, sorti le même jour, Hannibal Lecter le dernier film mettant en scène le serial killer le plus raffiné du 7ème art revient sur l’enfance de ce dernier et sur les raisons qui l’ont poussé à suivre son régime entièrement à base de chair humaine. Démontrant ainsi la tendance de Hollywood à livrer des préquelles à tout va de grands classiques, pour cacher un manque évident d’originalité. Premier volet d’une future saga sur la jeunesse du serial killer (le jamais rassasié du porte monnaie Dino de Laurentiis a annoncé plusieurs suites en projet), Hannibal Lecter est loin d’être un morceau de choix.
 
 
Revenant donc sur les débuts meurtriers du futur Hannibal le cannibale, il était évident qu’Anthony Hopkins ne pouvait reprendre le rôle qui l'a rendu si célèbre auprès du public. Car même avec une profusion d’effets numériques (on se souvient du ridiculement drôle rajeunissement de Ian McKellen et Patrick Stewart dans X-Men 3) il aurait été difficile de rendre crédible sa présence dans le film. Obligeant les producteurs à choisir un autre acteur allant succéder à Hopkins, capable d’être crédible dans la peau du personnage culte, sans être ridicule et de porter tout le poids du film sur ses seules épaules. Et c’est le frenchie Gaspard Ulliel qui à la surprise générale fut l’heureux élu. Un choix vraiment étonnant qui pouvait laisser craindre le pire comme le meilleur. Et force est de constater que ce n’est pas pour le meilleur. Bien que le résultat ne soit pas aussi catastrophique que prévu, Gaspard Ulliel est clairement mauvais, ne faisant qu’imiter le jeu de son illustre prédécesseur lorsqu’il veut être angoissant (bien qu’il s’en défende les images sont là pour prouver le contraire) et le reste du temps livrant une interprétation sans aucune saveur. Un manque de maturité visible de la part de l’acteur, pas ridicule mais pas crédible une seule seconde dans la peau d’un personnage censé être dangereux et inquiétant. Un défaut majeur pour un film dont la qualité du rôle principal était primordial.
 
 
Le reste du film n’est qu’un banal récit de vengeance dans lequel le jeune Hannibal tue un à un les assassins de sa petite sœur, des anciens criminels de guerre qui, pour ne pas mourir de faim, ont mangés sa petite sœur. Récit tentant vainement d’expliquer la pathologie criminelle de son personnage principal (pour résumer sa quête de vengeance le rend fou et il devient cannibale car lui aussi a mangé sa sœur) en appuyant de manière grossière les références sur sa future destinée (l’image d’Hannibal revêtant un masque de samouraï), le tout entremêlé dans une histoire d’amour impossible faussement touchante. En résulte un film ennuyeux (les meurtres sont peu inventifs) dans lequel le réalisateur Peter Webber (La jeune fille et la perle) offre de très belles images (le plan de l’armée russe sortant de la forêt est magnifique) mais livre une mise en scène mollassonne pour un film qu’on aurait voulu plus effrayant et palpitant. Pour ne pas complètement enfoncer le film on peut signaler un casting de second rôles plutôt bons (Gong Li est convaincante mais son personnage n’a pas sa place dans le film, Rhys Ifans, plus habitué aux rôles comiques, est beaucoup plus crédible que Ulliel en méchant…) mais dont le traitement est inconsistant. Quant à la violence du film elle impressionnera mémé et pépé mais laissera de marbre les fans de la violence morbide du Silence des Agneaux ou grand-guignolesque d’Hannibal. Sans être totalement honteuses, ces premières aventures du cannibale auraient mérité un meilleur traitement que cette médiocre genèse à la psychologie de comptoir. 
 
Pour faire court : Un retour aux origines pour le célèbre serial killer qui n’apporte strictement rien à la mythologie du personnage et enfonce encore un peu plus une franchise qui aurait dut s’arrêter il y a déjà longtemps.
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8 février 2007 4 08 /02 /février /2007 19:21
Un film de Mel Gibson
 
USA (2007)
 
Aventure (env. 2h18)
 
Avec: Rudy Youngblood, Raoul Trujillo, Dalia Hernandez, Jonathan Brewer, Morris Birdyellowhead, Carlos Emilio Beaz…
 
 
 
 
Résumé: Patte de Jaguar, chef d’une tribu Maya vivant en paix dans la forêt, coule une existence paisible avec sa femme enceinte et son jeune fils. Un bonheur de courte durée puisque un matin son village est attaqué par une autre tribu. Ayant réussi in extremis à caché sa famille dans un gouffre dont ils ne peuvent malheureusement sortir, Patte de Jaguar est kidnappé ainsi que tous les survivants pour être emmené à la cité pour être offert en sacrifice, censé arrêter la soit disante malédiction qui s’abat sur la population. Alors que la situation semble désespérée, Patte de Jaguar échappe au massacre et réussit à s'évader. Mais il est poursuivit par ses ravisseurs. La traque commence...
 
Les grandes espérances
 
Après son abominable La Passion du Christ (et encore je ne parle que cinématographiquement parlant) Mel Gibson nous revient avec Apocalypto, film sur lacivilisation des Mayas tourné intégralement en langue Maya, dialecte disparu depuis pas mal de temps, tout comme le fut La Passion…, tournée en Araméen et dont c’était bien là le seul bon point. Alors que faut-il attendre du dernier bébé de l’acteur-réalisateur plus enclin à faire scandale dans la presse mondiale, que ce soit par ses actes ou par ce navet religieux qu’on ose appeler un film, plutôt qu’à réaliser des grandes œuvres dans la lignée de son Braveheart encore présent dans tous les esprits. Alors le film est-il une nouvelle charge à mettre contre Mel ou bien l’admirable rédemption tant attendue ? Je pencherais pour la seconde option sans aucune hésitation. Alléluia mes frères ! Le grand Mel est de retour parmi nous.
 
Running Man
 
S’intéressant donc cette fois-ci à la culture Maya, Mel Gibson revient à un genre où il s’est particulièrement distingué en tant qu’acteur et qu’il maîtrise parfaitement : le cinéma d’action. Avant d’être un film historique, Apocalypto se présente comme un énorme film d’action bourrin et énervé comme on n’en avait pas vu depuis un certain temps dont le plus grand moment de bravoure reste toute la dernière partie du film. Une course poursuite finale entre le héros fuyant ses ravisseurs, après que celui-ci ait tué le fils du redoutable chef (charismatique à mort) qui n’a qu’une envie, celle de lui arracher vivant sa peau et la revêtir (tout un programme !). Le héros cours pour sauver sa peau mais également celle de sa famille prise au piège dans un gouffre. Une situation totalement dramatique que Gibson va maîtriser de bout en bout (jusqu’à un climax qu’on ne voit pas venir) délivrant son lot de suspense et de sueurs froides au bon moment. Équipé d’une caméra HD dernier cri, Gibson va parfaitement profiter de sa légèreté et de la liberté de mouvement qu’elle apporte pour filmer de manière magistrale son décor principal (c’est bien simple depuis John McTiernan et son Predator la jungle n’a jamais été aussi bien filmée) et l’action. Ainsi la caméra grimpe, descend, suit les personnages avec une fluidité telle qu’elle confère une énergie exceptionnelle à l’ensemble. En revenant à un cinéma primaire et purement visuel (le film comporte assez peu de dialogues), Mel Gibson renoue avec la réussite de son Braveheart et nous rappelle qu’il est un grand réalisateur.
 
Faut que ça saigne !
 
Comme à son habitude Mel ne conçoit pas l’action sans violence et on peut dire qu’Apocalypto ne fait pas défaut de ce côté-là. Une violence excessive qui va en rebuter beaucoup (c’est sûr que Brigitte Bardot va faire un malaise quant au sort réservé aux animaux dans le film) mais qui se justifie pleinement par la peinture réaliste et barbare d’une époque que décrit Apocalypto. Tout comme le fut Braveheart et dont le film est comparable sur bien des points (la mort du père de Patte de Jaguar ressemble fort à celle de l’épouse de William Wallace). Les Mayas ne faisaient pas dans la dentelle et Gibson est bien décidé à rendre toute la folie furieuse des sacrifices religieux dans une séquence complètement dingue n’épargnant rien des détails sanglants (le cœur qui arraché du corps continue de battre quelques instants) allant crescendo dans le sanguinolent et la brutalité. Il en va de même pour les affrontements musclés où le réalisateur, grâce à l’utilisation de ralentis immédiatement suivis d’accélérés, fait ressortir la puissance des coups portés. On l’a donc vu Gibson a réussi un époustouflant survival et bien qu’on s’en serait simplement contenté, il trouve l’occasion pour délivrer un message, auquel on pouvait avoir de sérieux doutes vu la bêtise qui parsemait La Passion… Mais là encore Mel semble avoir retrouvé toutes ses fonctions.
 
This is the end…
 
L’histoire d’Apocalypto sert à évoquer la chute et la fin de la civilisation Maya. Une grande civilisation qui comme l’énonce la phrase qui ouvre le film a vu sa disparition par l’occident parce qu’elle était déjà l’auteur de sa propre destruction. Ainsi Mel Gibson à travers le périple de son héros le menant à la grande cité Maya, fait le bilan d’une société décadente, aux bords du chaos, aveuglée par des croyances de pacotille pour ne pas affronter ses vrais problèmes que sont la famine et la peste. Comme le montre l’épisode central du film où toute la cérémonie des sacrifices auquel notre héros va échapper par miracle, à l’aide d’un retournement de situation quasiment ridicule, digne de Tintin et le temple du soleil mais qui sert principalement à souligner la supercherie de la religion contrôlée par des autorités corrompues et manipulatrices. En une scène, sans aucun dialogue, seulement à l’aide de quelques plans de regards entre le sorcier et le roi Maya, Mel Gibson aura su montrer tous les dangers causés par la religion et son impact sur la population crédule. Un propos franchement surprenant de la part du réalisateur de La Passion du Christ, l’un des films les plus religieux qui soit, doublé d’une incroyable finesse qu’on ne croyait plus possible de la part de Mel (qui pour exprimer la grandeur du sacrifice du Christ nous infligeait la vision lourdingue d’une demi-heure continue de matraquage). Ceux qui accusent Gibson de critiquer la religion Maya au profit des bienfaits du Christianisme se trompent (d’après moi bien sûr) car l’une des images finales montrant un prêtre brandissant sa croix n’a rien de franchement encourageant et sonne comme le dernier signe avant coureur de la fin d’une grande civilisation. Une fin inéluctable que le héros tentera d’éviter en fuyant avec sa famille (seule valeur justifiant de se battre) dans la forêt. Apocalypto peut être perçu comme une intéressante parabole sur notre propre société et de notre époque agitée où l’on fait faire aux gens tout et n’importe quoi à cause de la religion. Un propos qui permet d’excuser les quelques incohérences historiques qui parsèment ce film qui est un très grand film. Ok Mel t’es pardonné mais tu arrêtes les conneries et les daubes comme La Passion du Christ sinon…
 
Pour faire court : Apocalypto est avant tout un formidable film d’action brutal et barbare dont on pardonnera les incohérences historiques qui servent un propos raconté avec une finesse qu’on espérait plus de la part de Mel Gibson.
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7 février 2007 3 07 /02 /février /2007 20:01
Un film de Jonathan Liebesman
 
Titre original: The Texas Chainsaw Massacre: The Beginning
 
USA (2007)
 
Horreur (env. 1h32)
 
Avec: Jordana Brewster, R. Lee Ermey, Andrew Bryniarski, Taylor Handley, Diora Baird, Matthew Bomer, Cyia Batten…
 
 
 
 
Résumé: En 1969, la guerre du Viêt-Nam provoque la récession économique des USA et la fermeture des petites sociétés situées dans des régions isolées comme cet abattoir où travaille Thomas, ancien enfant abandonnée parce qu’il est né avec une maladie lui ayant déformé le visage, tue son patron voulant l’obliger à partir. Ce sera la première victime d’une longue série perpétrée par la famille Hewitt qui s’adonne au cannibalisme pour ne pas mourir de faim et dont un groupe de jeunes adolescents vont constater malgré eux, toute la folie meurtrière…
 
Les origines du mal
 
L’annonce d’un remake du chef d’œuvre de l’horreur qu’est le Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper laissait présager du pire. A une période où le cinéma d’horreur, venant juste de sortir de la déferlante de slashers « mainstream » post-Scream, était plus que moribond. Mais contre toute attente le résultat fut franchement réjouissant. Même s’il ne faisait jamais de l’ombre à l’original (de toute façon c’est impossible), le film de Marcus Nispel était une sacrée série B décomplexée qui avait su détourner les scènes clés de l’œuvre de Hooper pour mieux échapper à l’inévitable comparaison pesante avec ce dernier. Succès oblige, les producteurs n’ont pas pu résister à l’appel du porte monnaie et nous balance aujourd’hui une préquelle nous expliquant comment Leatherface et toute sa petite famille sont devenus une belle bande de dégénérés cannibales.   
 
Misère de misère.
 
Ainsi on apprend tout des origines du bonhomme à l’outil de bûcheron. De sa naissance difficile (tu m’étonnes naître dans un abattoir il y a mieux), son abandon dans la première poubelle venue pour cause de difformité faciale, son recueil par la famille Hewitt et son enfance difficile qui verront s’intensifier son complexe physique dût aux moqueries de son entourage, et ce jusqu’à l’âge adulte où le jeune homme semble avoir trouvé un certain havre de paix dans son travail à l’abattoir où il découpe de la viande (bovine !) à longueur de journée (comme quoi Leatherface est un bon gars qui de nos jours pourrait bien être un étudiant talentueux en chirurgie, fan de la série Nip Tuck). Mais pas de bol, nous sommes alors en pleine guerre du Viêtnam et les temps économiques deviennent difficiles pour les habitants de coins paumés comme le Texas, devant abandonner leurs contrées pour les grandes métropoles. Au point que l’abattoir doit fermer ces portes et Leatherface perdre sa seule source de plaisir. Pas étonnant donc que lui et toute sa famille, à commencer par le Shérif Hoyt, pètent sévèrement les plombs. Comme le laissait présager l’original de 1976 et son remake, c’est avant tout la société elle-même qui est la première responsable de sa dégénérescence. Une société qui abandonne sans s’en soucier, ceux qui refusent d’abandonner l’existence qu’ils ont toujours connue, se retrouvant obligés d’en arriver aux situations les plus extrêmes pour survivre. Y compris s’adonner à la gastronomie déviante, « la viande c’est de la viande » que réplique le génial R. Lee Ermey qui trouve dans le personnage du Shérif Hoyt, le rôle de sa vie (avec celui de Full Metal Jacket bien évidemment). Mais tout ce caractère social n’est au final qu’une infime partie du film qui en arrive très vite à l’essentiel et revient rapidement à la routine de la saga.
 
A l’ouest rien de nouveau
 
S’il est bien une chose qu’on reprochera au film c’est de ne pas apporter de sang neuf au genre horrifique. Chose qu’il est bien difficile de contester puisqu’une fois passé l’introduction explicative de la folie gagnant la famille texane, le scénario enchaîne très vite sur ce que le spectateur est venu voir : une accumulation de jeunes victimes innocentes qui une fois de plus sont quatre adolescents roulant sur les routes désertiques du Texas. Comme d’habitude la psychologie des personnages n’est pas la priorité mais on a réussi à éviter le casting de têtes de cons. Ici ce sont deux jeunes frères, accompagnés par leurs petites amies, partant rejoindre leur camp pour aller faire la guerre au Viêt-Nam. Dont un pas franchement réjouit à l’idée d’aller massacrer du jaune, préférant se barrer au Mexique avec sa donzelle voulant lui faire des choses pas très catholique avec sa langue (je n’ai pas compris ce qu’elle voulait dire, il faudra que je demande à une fille de m’expliquer). Pas grave puisque les Hewitt vont se charger de lui faire connaître l’horreur la plus extrême.    
 
Le bras ou la cuisse
 
Et question horreur il faut avouer que le jeune réalisateur Jonathan Liebesman (prenant la place de Marcus Nispel partit défourailler du viking dans son prochain Pathfinder) s’en sort plutôt bien. Pourtant on craignait vraiment le pire quant au choix des producteurs de refiler les commandes au réalisateur du sans intérêt Nuits de terreur, mais force est d’avouer qu’il semble avoir tiré des leçons de ses erreurs (il suffit de lire ses interviews pour s’en convaincre), bien décider à surpasser son prédécesseur, du moins dans les intentions. Car si la réalisation est efficace c’est avant tout parce qu’elle s’inspire de celle de Nispel, reprenant son ambiance poisseuse et la photographie du précédent opus. Ce qui n’enlève rien à la réussite technique du film mais qui fait de Liesbesman plus un honnête artisan qu’un nouveau maître de l’horreur. Le détail où Massacre…le commencement peut se vanter de devancer le remake de 2003, c’est dans sa surenchère de tripaille et d’hémoglobine. Il est fort à parier que le succès de Saw 3 a provoquer une envie des producteurs de se lancer dans une course à la violence, chacun essayant de faire le film le plus violent possible pour s’attirer les faveurs du public et s’est donc tout naturellement que Massacre…le commencement se démarque par sa violence à ce jour rarement égalée. Un extrémisme qui n’empêche pas l’utilisation d’un humour bien noir comme cette scène où l’oncle Monty, après s’être fait tirer une balle dans la jambe, être le patient d’une opération chirurgicale par Leatherface (à coups de tronçonneuse sinon ce ne serait pas drôle) puis se faire couper l’autre jambe à la demande de Hoyt répliquant qu’il ne veut pas qu’il boîte. Le bon goût est certes resté au placard mais en tout cas une chose est sûr l’amateur de sang en aura pour son argent : fracturation de membres, dépeçage vivant, découpage en deux et tripes à l’air sont au rendez vous dans ce déferlement de fureur et de sauvagerie qui une fois commencée ne finira qu’à l’ultime minute du métrage se concluant sur une note clairement pessimiste. On n’aurait pas voulu que ça se finisse autrement.  
 
Pour faire court : Une préquelle honnête d’un remake qui était déjà bien comme il faut. Pas original pour un sou mais efficace dans le gore bien craspec. Il y a pas de mal a se faire du bien comme on dit.
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6 février 2007 2 06 /02 /février /2007 17:36
Un film de Frédéric Schoendoerffer
 
France (2007)
 
Policier (env. 1h47)
 
Avec : Philippe Caubère, Benoît Magimel, Olivier Marchal, Tomer Sisley, Béatrice Dalle, Mehdi Nebbou…
 
 
 
 
Résumé : Claude Corti est le grand parrain de la pègre parisienne. Prostitution, racket, vols en tout genre, braquages, fabrication de fausse monnaie et meurtres sont ces principales sources de revenus faisant de lui un homme de pouvoir dangereux pour tous ceux qui s'attaquent à lui. Un pouvoir qui fait des envieux y compris au sein même de ses proches qui se verraient bien prendre les commandes de son empire. Et lorsqu’il est appréhendé et condamné par la justice c’est une véritable guerre qui se déroule entre les fidèles de Corti et les traitres ambitieux qui ne reculeront devant rien pour arriver à leurs fins…
 
Attendu avec un certains enthousiasme depuis la diffusion de son alléchante bande annonce, Truands le dernier film en date de Frédéric Schoendoerffer (Scènes de crimes, Agents secrets) s’annonçait comme un polar français de qualité pouvant redonner au cinéma de genre français ses lettres de noblesse, à l’image du 36 quai des orfèvres d’Olivier Marchal, véritable surprise de 2004, qui avait réussi à redonner du sang neuf à notre cinéma en perte de vitesse depuis déjà pas mal d’années. Mais l’enthousiasme fait très vite place à la déception et au doute quant aux choix artistiques de son réalisateur.
 
Le but du film est clair : montrer avec le plus de réalisme possible le milieu du grand banditisme parisien. Tout comme son précédent film Agents Secrets qui proposait une vision anti-spectaculaire du monde des espions, Frédéric Schoendoerffer va conserver les mêmes qualités (l’aspect réaliste, la non-glorification des personnages…) mais aussi les même défauts. Le ton général du film est donné dès la première scène (l’une des plus réussie) qui voit le duo de tueurs à gages, campés par Benoît Magimel et Olivier Marchal, exécuté un contrat sans aucunes émotions, y compris pour une jeune femme ne pas censée être présente à ce moment là, et qui criera toute sa volonté de vivre avant d’être froidement abattue. Une entrée en matière brute, radicale et violente mais qui n’amènera à rien par la suite. Car si on peut difficilement reprocher les ambitions du réalisateur voulant à tout prix démystifier le monde des gangsters, un milieu qui a vite fait d’être idolâtré de nos jours, par toute une jeunesse élevée au visionnage du Scarface de Brian de Palma, ni voyant là que l’apologie du gangstérisme comme seul moyen d’accéder à l’argent facile, donc au pouvoir, donc à la reconnaissance sociale, donc au respect (ils n’ont rien compris du tout), on peut aisément critiquer le fait que tous les aspects les moins glamours montrés dans le film (règlements de comptes sanglants, de tortures, de sévices sexuel…) ainsi que la violence crue ne servent en rien le propos du réalisateur qui n’a pas juger bon d’inscrire tous ces éléments dans une intrigue digne de ce nom. Le scénario n’étant qu’une accumulation de scènes n’ayant le plus souvent aucun rapport entre elles (un semblant d’histoire ne prend forme que dans la seconde partie), d’où le manque crucial de véritables enjeux dramatiques. L’exemple le plus flagrant en est la fusillade sur le parking (très inspiré de celle de Heat), qui pouvait légitiment faire penser qu’elle serait le point de départ de l’intrigue mais dont la conclusion des enjeux va se faire deux scènes plus tard. Alors que nous sommes qu’au début du métrage ! Vouloir faire un film de gangster réaliste, proche du documentaire ne signifie pas qu’il faut en oublier les codes. Surtout que 36 quai des orfèvres avait su démontrer qu’on pouvait mélanger de façon cohérente pur film de genre et « cinéma vérité ».
 
Mais le défaut le plus visible reste l’épouvantable interprétation générale. Tellement mauvaise qu’elle gâche complètement à elle seule les quelques qualités qu’on pouvait trouver dans le film. Si le duo Benoît Magimel et Olivier Marchal fonctionne bien, leurs personnages n’ont pas la profondeur de ceux d’un film comme Heat dont Frédéric Schoendoerffer s’inspire beaucoup, pour ne pas utiliser le mot pomper (filmer Magimel devant des vitres scrutant l’horizon ne donne pas le génie d’un Michael Mann) et le personnage de Béatrice Dalle n’est pas assez présent à l’écran pour pardonner la contre-performance de Philippe Caubère en parrain de la pègre, sur jouant à tout bout champ, intensifiant à outrance chaque répliques jusqu’à en devenir comique (la scène de son pétage de plomb, un grand moment de drôlerie « on me beurre pas la raie moi ! »), au point que le réalisme tant vanter par l’équipe du film ne devient plus qu’une succession de caricature et de clichés. La faute à toute une palette de seconds rôles, qui selon eux, jouer des gangsters ne signifie qu’accumuler les insultes tous les quarts de secondes. A commencer par Ludovic Schoendoerffer (encore un pistonné tiens), incapable de balancer une seule réplique ou même un seul mot sans avoir l’air ridicule. A lui seul, il rend la vision du film franchement pénible à un tel point qu’on espère à chaque fois que son personnage va mourir (ce qui sera le cas mais malheureusement vers la fin). Les acteurs ne sont pas les seuls fautifs, il faut en incomber la responsabilité au réalisateur lui-même qui visiblement n’a pas trouver utile de fournir une direction d’acteur, préférant laisser tout son casting jouer en complète roue libre.
 
On ne s’attardera pas trop sur la l’image piteuse de la femme que véhicule le film (elles sont soit des putes soit assimilés comme telles) qui bien sûr est telle parce que le scénario voulait renvoyer la représentation qu’en ont ces truands. Mais le fait que ces hommes misogynes ne voient la femme que comme un instrument de plaisir ne veut pas dire qu’elles en prennent aussi. Sinon c’est vraiment navrant pour elles.
 
Pour faire court : Truands aurait pu figurer parmi les grandes réussites françaises en matière de cinéma de genre si l’absence de véritable histoire et l’interprétation calamiteuse ne gâchaient pas les ambitions pourtant louables de son réalisateur.
 
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2 février 2007 5 02 /02 /février /2007 16:03
Un film d’Edward Zwick
 
USA (2007)
 
Aventure (env. 2h22)
 
Avec: Leonardo DiCaprio, Djimon Hounsou, Jennifer Connelly, Caruso Kuypers, Arnold Vosloo, Anthony Coleman…
 
 
 
 
Résumé: En Sierra Leone, à la fin du 20ème siècle, un conflit violent pour l’exploitation des mines de diamants fait rage. Salomon Vandy, un pêcheur en est une des victimes. Il est arraché à sa famille par les rebelles de l’UFR, pour être exploité comme esclave dans une des mines. C’est alors qu’il trouve et cache un diamant rose extrêmement rare, avant de s’enfuir. Ignorant que son fils a été enlevé et embrigadé dans l’UFR, Salomon essaye tant bien que mal de retrouver sa famille. Il croise alors le chemin de Archer, un mercenaire qui veut l’utiliser pour retrouver le diamant. Aidé par une journaliste idéaliste, les deux hommes vont traverser le pays en faisant attention de ne pas tomber dans les mains de l’UFR et d’une armée de mercenaires qui voudraient bien eux aussi mettre la main sur cette pierre tant convoitée…
 
Surfant sur la récente vague des films politiques hollywoodien initié par The Constant Gardener, le nouveau film de l’assez inégal réalisateur Edward Zwick (Glory, Couvre Feu, Le dernier samouraï…) Blood Diamond prend le pari risqué de proposer une dénonciation du trafic de diamants de guerre (appelés diamants de sang) tout en prenant les traits d’un pur divertissement hollywoodien. Risqué car il y a de fortes chances que le spectacle prenne le dessus sur le message politique au point de le faire passer au second plan. Fort heureusement ce n’est pas totalement le cas ici.
 
Blood Diamond évoque la situation douloureuse de la Sierra Leone en 1999, où le pays, alors l’un des plus en paix du continent africain, fut l’objet d’une guerre civile pour le contrôle des mines diamantaires servant aux rebelles à financer la guerre. Ça ne vous dit rien ? Mais si rappelez-vous lorsque vous diniez en famille devant les images du 20 heures diffusant des images d’enfants soldats, armés de fusils plus gros qu’eux. Ah oui ça vous revient tout de suite maintenant (n’ayez pas honte c’est pareil pour moi). Le film revient donc sur ces évènements plutôt méconnus des occidentaux pour faire prendre conscience des ravages causés par le commerce illégal de la principale ressource du pays qui aurait dû l'aider à se développer au lieu de l’enfoncer un peu plus dans la misère la plus totale. Si on pouvait craindre un film consensuel de la part du réalisateur il n’en est rien : le film montre sans fard et avec réalisme toute l’horreur de la guerre et ses conséquences sur la population. Ainsi Edward Zwick ne nous épargne pas la violence des images de mains coupées par les rebelles (pour que la population ne puisse pas voter), sans toutefois verser dans le gore, ou bien celle d’enfants soldats abattant sans aucunes émotions des innocents. Des enfants dont toutes les étapes de l’initiation sont exposées aux yeux du spectateur (enlèvement, aliénation à coup de propagande, entraînement au tir sur des cibles vivantes, soumission par la drogue…). Même si les images ne sont pas les plus insoutenables elles n’en demeurent pas moins inhabituelles pour un blockbuster. Le film ne se prive pas non plus pour mettre en cause la responsabilité des gouvernements occidentaux et leur inaction quand ce n’est pas leur incapacité à aider le peuple africain (le personnage de Salomon qui se voit rétorquer par un membre d’une ONG « Que Dieu vous aide, moi je ne peux pas ») mais aussi celle des grandes sociétés capitalistes qui profitent de la guerre pour s’enrichir en stockant les pierres dans des banques pour faire croire à leur rareté et ainsi les vendre au prix le plus élevé. Une réalité franchement pas très jolie à regarder et qui étonne d’être dans un film au budget de 100 millions de dollars. Il faut croire que Hollywood y trouve son compte (financier évidemment) en produisant des films à conscience politique mais divertissant.
 
Comme je l’ai dit au tout début, le film est un divertissement hollywoodien qui se présente comme une chasse au trésor qui se présente sous la forme d’un diamant rose rarissime et gros comme le poing, qui va attiser la convoitise de tous ceux qui auront connaissance du dit objet. A partir d’un simple récit d’aventure, le réalisateur fait réfléchir le spectateur sur sa propre responsabilité face à ce problème (Cf. le texte à la fin du film) tout en lui offrant un spectacle avec son lot de courses poursuites, fusillades et autres explosions livrées à un rythme soutenu et de manière énergique. Un aspect spectacle qui s’harmonise très bien avec celui politique du film durant toute sa durée (excepté à la fin où le divertissement occupe toute la place) bien que ce soit le côté spectacle qui soit bizarrement le moins réussi : le déroulement de l’intrigue n’est pas nouveau et n’échappe pas aux facilités hollywoodiennes comme la rédemption de l’anti héros (interprété par un Leonardo DiCaprio qui gagne en maturité à chaque film), un mercenaire égoïste qui d’un coup effectue un virage à 180° à la toute fin. Ou alors le traitement un peu trop caricatural des personnages malgré les excellentes interprétations du trio d’acteurs. A commencer par Djimon Hounsou (ce mec n’a pas eu la carrière qu’il aurait dû avoir) représentant l’Afrique victime et innocente ou encore le personnage de journaliste de Jennifer Connelly (belle à mourir) qui représente l’occident en quête de vérité et de moralité dont le scénario ne semble pas trop savoir quoi en faire. Des défauts qui empêchent le film d’égaler la réussite de films comme Lord of War ou de The Constant Gardener, qui avait un sujet presque semblable. Mais en l’état Blood Diamond est un film efficace qui arrive sans peine à livrer son message (quelques fois de manière didactique) et c’est quand même ça le plus important.
 
Pour faire court : Une chasse au trésor (un peu trop) dans la pure tradition hollywoodienne qui n’oublie pas de dénoncer haut et fort le trafic de diamant de guerre. S’il n’est pas un joyau rare comme celui montré dans le film Blood Diamond est loin d’être en toc.
 

(Une affiche teaser que personnellement je trouve meilleure que l'affiche du film)

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14 janvier 2007 7 14 /01 /janvier /2007 16:32
Un film de Johnnie To
 
Titre original : Hak Se Wui
 
Hong Kong (2005)
 
Policier (env. 1h41)
 
Avec : Simon Yam, Cheung Siu Fai, Tony Leung Ka Fai, Lam Ka Tung, Wong Tim Lam, Maggie Shiu, David Chiang…
 
 
 
 
Résumé : Tous les deux ans, la Wo Shing Society, une triade chinoise très ancienne agissant à Hong Kong, élit son nouveau leader. Cette année deux candidats se détachent nettement: Lok et Big D. Le premier est traditionnaliste tandis que l’autre préfère le changement. Après quelques tentatives de corruption au sein de la triade de la part de Big D, les anciens élisent finalement Lok, un choix que n’accepte pas Big D. S’ensuit alors une guerre à l’intérieur de la triade où règnent en maître la violence et la trahison…

 
Un film de Johnnie To
 
Titre original : Hak Se Wui Yi Wo Wai Kwai
 
Hong Kong (2006)
 
Policier (env. 1h35)
 
Avec : Simon Yam, Louis Koo, Nick Cheung, Mark Cheng, Lam Ka Tung, Suet Lam…
 
 
 
 
Résumé : Deux nouvelles années se sont écoulées depuis que Lok à accéder au pouvoir et il est temps d’une nouvelle élection. L’un des jeunes candidats pressenti est Jimmy un jeune homme ambitieux mais qui refuse de devenir le nouveau leader préférant rejoindre la voie de l’honnêteté. Malheureusement pour lui son projet immobilier capote, l’obligeant à revenir sur sa position s’il ne veut pas voir son rêve échoué. Une candidature soudaine qui n’est pas du goût de Lok qui se verrait bien garder sa place malgré la règle…
 
 
 
 
Le départ de nombreux talents de Hong Kong pour Hollywood comme John Woo, Tsui Hark (heureusement revenu), Ringo Lam, Ronny Yu… nous ont fait oublier une chose importante : ils ne sont pas TOUS partis ! Et le cinéma de Hong Kong possède encore des réalisateurs passionnants. Johnnie To en est surement le plus bel exemple. Depuis déjà quelques années le réalisateur s’est fait un nom à Hong-Kong et tout récemment en occident (depuis The Mission en 2001) et connaît aussi bien les faveurs du public que celles de la critique. Une raison à cela : le bonhomme tourne beaucoup de films commerciaux comme des comédies romantiques dans l’ère du temps qui lui garantissent un succès financier pour pouvoir réaliser des œuvres plus personnelles, moins grand public. Une méthode qu’on peut critiquer certes mais qui a le mérite de lui permettre de trouver facilement des financements et d’avoir une totale liberté d’expression lorsqu’il livre un film dit d’auteur. Et ses deux derniers opus Election 1 et Election 2 sont de bons exemples de ça.
 
Bien que Election 1 & 2 appartiennent à un genre populaire (le film de gangster) qui devrait lui ouvrir les portes du box office c’est leur traitement qu’on pourrait presque qualifier de radical qui les rapprochent clairement du cinéma d’auteur. Sans atteindre le paroxysme de PTU, les deux films possèdent un rythme lent et posé qui contraste fortement avec ceux de films du même genre et qui dérouteront le spectateur lambda venu voir un pur divertissement rythmé et riche en scènes d’action démentielles. Chaque film comporte environ une seule grosse scène d’action (et encore elles ne sont jamais vraiment traitées comme telle) et ne combleront surement pas toutes les attentes (aucuns gun fight), un peu comme dans The Mission où les fusillades incroyablement statiques différaient de celles des standards asiatiques et dont les films de John Woo étaient la référence des années 90. Mais le fait que les films soient lents et avares en action pure ne veut pas dire qu’ils soient chiants et inintéressants. Bien au contraire.
 
A l’image romantique des gangsters, Johnnie To choisit une image beaucoup plus réaliste, froide, moins glamour du milieu des triades (on ne voit jamais leurs tatouages par exemple) faite à partir de recherches et d’interviews de véritables personnes issus de la mafia chinoise. Le réalisateur livre une histoire passionnante (on a toujours envie de savoir ce qu’il va se passer) sur le schéma typique du Rise & Fall (le premier opus montre l’ascension au pouvoir du personnage de Lok, le second sa chute) offrant son lot de meurtres, de règlements de comptes, de complots et de trahisons avec une violence omniprésente, crue et sèche collant parfaitement avec le ton général de l’ensemble mais qui n’empêche pas le réalisateur de se permettre d’utiliser à de rares occasions un humour noir ravageur (comme dans le premier volet où un des personnages reçoit l’ordre par téléphone de protéger un membre de son clan qu’il vient juste de tabasser furieusement croyant que c’était un opposant) donnant un petit peu de légèreté dans cette histoire (les deux films forment véritablement un tout) désespérément noire. Une noirceur due également à la mise en scène jouant beaucoup sur les clairs-obscurs et l’absence de personnages positifs. Car si on peut prendre le parti de Lok dans le premier film, son acte à la fin (il tue son rival par traîtrise et la femme de celui-ci devant les yeux de son enfant) nous le rend beaucoup moins sympathique, enfonçant définitivement l’image cinématographique héroïque des mafieux. Non, il n’y a pas de héros dans les triades juste des traitres avides de pouvoir, un pouvoir auquel on ne peut accéder que par la voie de la violence et du sang, de la corruption et de la dictature : l’action se situe en 1997, c'est-à-dire lors de la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Ainsi Johnnie To cache à peine son inquiétude pour sa ville laissée au gouvernement chinois comme à travers le personnage de Jimmy voulant redevenir honnête mais qui devient prisonnier d’un système dont il ne pourra pas s’échapper. Pessimiste mais encore une fois réaliste.
 
Pour faire court : Un excellent diptyque réaliste et sans aucune glorification du monde des triades dont le rythme très lent va en rebuter plus d’un. Mais ceux qui feront l'effort d'aller jusqu'au bout seront récompensés.
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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 10:01
POLITIQUE… c’est par ce mot qu’on peut résumer la tendance de cette année cinématographique 2006. Une année dont la préoccupation première aura été de proposer une vision de notre monde et de ses problèmes. Nous savons tous que notre monde à changer depuis le 11 septembre 2001 et que nous sommes entré dans une nouvelle ère faites de doutes, de peurs et de lourds prix à payer pour nos erreurs du passé. Des émotions, des tragédies, des histoires que les cinéastes du monde entier, ont pu exprimer sur la pellicule pour donner un bilan assez noir mais malheureusement juste de l’époque dans laquelle nous vivons.
 
L’Amérique et ses dérives aura été au cœur de l’actualité cinéma mais aussi de l’actualité tout court. L’année a débuté en beauté avec Lord of War, satire grinçante du trafic d’armes mondial mettant en cause le rôle des USA mais aussi des autres pays occidentaux. Puis le pamphlet de George Clooney Good Night and Good Luck pour la liberté d’expression qui à travers l’étude du passé ne fait qu’évoquer le présent. Parler du passé pour mieux parler du présent. Si certains ont préférés la voie directe, ne cachant rien de leurs intentions. Comme le très efficace Syriana charge réaliste sur l’implication de la CIA pas toujours volontaire dans l’aide au terrorisme international et les méthodes peu scrupuleuses des grandes sociétés américaines pour obtenir la main mise sur le pétrole, Fast food nation et le problème de la malbouffe, Thank you for Smoking sur les lobbies de la cigarette ou encore le magnifique Babel, bilan tragique sur l’incommutabilité de notre monde. La majorité des cinéastes ont préférés prendre leurs distances avec l’actualité pour faire passer leurs messages, que ce soit Spielberg et son point de vue sur le conflit Israélo-palestinien dans Munich, Eastwood et sa réflexion sur le mécanisme de la propagande dans Mémoires de nos pères  ou encore Sam Mendes et son évocation de la première guerre en Irak dans Jarhead pour mieux évoquer la deuxième.
 
Cette seconde guerre en Irak dont l’ombre à planer très fort sur un important nombre de films comme Le vent se lève (Palme d’Or à Cannes pas vraiment méritée) de Ken Loach revenant sur les débuts du conflit Anglo-irlandais, le trop hermétique Flandres et son intellectualisation de la guerre… Mais c’est surtout le cinéma d’horreur qui à le plus démontrer sa capacité à évoquer aussi bien la violence du conflit que les traumatismes de l’Amérique initiateur de celui-ci. 2006 : année de l’horreur ? Certainement. Qu’il évoque  la torture avec le très polémique Hostel d’Eli Roth ou Saw 3 qui est allé très loin en termes de douleur et d’effets qui tâchent, l’invasion injustifiée des USA dans d’autres pays dans le tragico-comique The Host, la liberté d’action des vrais criminels dans Wolf Creek, le fanatisme religieux dans Silent Hill (premier bon film tiré d’un jeux vidéo) ou encore le lobby des armes dans Severance ; le cinéma d’horreur s’est voulu politique, virulent, provocateur et dénonciateur des maux de la société moderne. Un cinéma horrifique qui rappelle fortement l’âge d’or des années 70 et ses grands classiques dont l’apogée fut cette année The Devil’s Reject et sa famille dégénéré de serial killers où le réalisateur Rob Zombie se fait le témoin d’une Amérique trop profonde, et La colline à des yeux, survival brutal d’Alexandre Aja démontrant que l’Amérique est le propre créateur de ses démons. 
 
Des démons récents qui ont été abordés et plus particulièrement la tragédie du 11 septembre 2001 avec tout d’abord le sublime Vol 93 et son approche ultra réaliste et World Trade Center, film mielleux et patriotique par un Oliver Stone qui semble avoir perdu son âme. La France quant à elle essaye de rattraper son retard et explore son histoire ancienne qu’elle a voulue cacher avec Indigènes, excellente évocation du rôle vital joué par les tirailleurs d’Afrique du Nord durant la seconde guerre mondiale. Un film qui a permis à une jeunesse de connaître un peu mieux son histoire et au gouvernement de reconnaître son injustice en accordant enfin les indemnités (gelés depuis la guerre d’Algérie) à ces hommes qui se sont battus pour libérer la France. Rachid Bouchared a su démontrer que le cinéma pouvait un peu changer le monde. Un cinéma français en demi-teinte où se seront opposé comédie intelligente et comédie profondément abrutie. Ainsi ce sont opposés des films comme Enfermés Dehors cartoon social d’Albert Dupontel faisant preuve d’un grand humanisme pour lutter contre un gouvernement plus répressif (la Sarkozy touch quoi) et OSS 117 pastiche hilarant des films d’espionnage présentant une France vieillotte et trop sûr d’elle, avec des comédies lourdingues et abrutissantes comme Les bronzés 3, Incontrôlable et Camping qui auront gagnées sur le terrain du box office. Quand on caresse le beauf dans le sens du poil ce dernier répond à l’appel.
 
L’année 2006 aura vu également le combat victorieux contre les préjugés et la reconnaissance de l’homosexualité dans notre société. Que ce soit le succès du Secret de Brokeback Mountain qui a échappé à toute polémique, la victoire pour les Oscars de Phillip Seymour Hoffmann pour son rôle dans Truman Capote sur la vie de l’écrivain homosexuel et la nomination de Felicity Huffman pour sa composition effarante d’un transsexuel, l’adolescent perturbé de C.R.A.Z.Y ou la diffusion du très osé mais tellement tendre Shortbus sorte de réponse « Faites l’amour pas la guerre » face à la folie destructrice de l’administration Bush. Un côté gay pour une année qui ne l’aura pas toujours été ! (attention jeu de mot là).
 
L’écologie ne fut pas en reste cette année avec la sortie très tardive du premier film de Miyazaki Nausicäa de la vallée du vent et Pompoko de Takahata, deux œuvres écologique foisonnante qui aujourd’hui conserve encore leurs forces évocatrice d’un problème mondial qui n’a cessé d’empirer. D’où un sentiment d’urgence que nous à fait prendre Une vérité qui dérange d’Al Gore (oui celui qui a battu Bush en 2000), plus une conférence filmée (nécessaire) qu’un véritable film de cinéma, ou des films d’animations grand public comme L’âge de glace 2 ou des films plus intimistes comme Le nouveau monde de Terrence Malick, parabole apocalyptique sur fond de disparition des indiens. Tous font le même constat affligeant : si nous continuons à ne rien faire alors c’est notre propre destruction que nous permettons.
 
Voilà 2006 c’est fini et on se demande ce que nous réservera 2007. En espérant qu’elle sera à l’image de la précédente : Excellente !!!
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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 19:12
Et sans plus attendre mon classement des meilleurs films de 2006 classé par genre.
 
Action
 
Le maître de guerre
 
Le Lord of war c’est lui, Yuri Orlov, un marchand d’arme et accessoirement une ordure qui à sa place au côté des plus belles enflures du cinéma (avec Tony Montana) mais aussi un type des plus sympathiques. Un personnage fort interprété par Nicolas Cage qui prouve une fois de plus qu’il est un grand acteur et qu’il devrait plus être sélectif dans ses choix de films. En brossant le portrait de ce salopard sans jamais le jugé, Andrew Niccol livre un incroyable film ironique sur le trafic d’arme mondial, à grand coups d’images chocs mais malheureusement jamais exagérés. Le film prend tour à tour les allures d’une pub puis ceux d’un film d’action. Percutant comme son générique (on suit le parcours d’une balle de l’usine jusqu’en dans la tête d’un garçon africain) ANTHOLOGIQUE !!!
 

 
 

 
 

 

 

La vie est dure

 
Pas de film hongkongais cette année mais un coréen. A première vue A bittersweet life ne pourrait paraître que comme une énième variation du Le Samouraï de Melville et de The Killer de John Woo. Oui mais voilà l’histoire fonctionne et le film se montre particulièrement émouvant en suivant son anti héros, un homme de main découvrant un sentiment qui lui était jusque là inconnu : l’amour. Cet amour pour la jeune maîtresse de son boss qui causera sa perte. Au-delà d’un script simple (je n’ai pas dit simpliste attention !) qui sait ce montrer philosophique, Kim Jee Woon prouve qu’il est doué pour l’action. Visuellement c’est magnifique et côté action c’est brutal. Vive le cinéma asiatique.
 
 
 
 
 
 
 
 
On ne vit que 5 fois
 
James Bond est de retour ! Le célèbre agent secret a subit un lifting complet et ça lui va bien. Nouvel acteur (Daniel Craig qui n’a plus rien à prouver), plus de gadgets loufoques, plus de James Bond girls potiches (au revoir Caterina Murino, bonjour Eva Green), un scénario revenant sur les origines du mythe pour mieux l’installer durablement dans le 21ème siècle. Martin Campbell en bon faiseur (quand il veut) signe un film d’action bourrin, plus violent que d’habitude dont quelques scènes resteront parmi les meilleurs de la saga. Que du bonheur.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Animation
 
Flower Power
 
Même si le film de Hayao Miyazaki ne date pas d’hier (il a connu sa première sortie ciné en France seulement cette année !) il mérite amplement de figurer parmi les meilleurs films d’animation de 2006. Dès son premier film le maître aura posé les bases qui allaient jalonnées toute sa filmographie : influences européennes, machines volantes, jeune héroïne et bien sur messages écologique.  L’animation de Nausicäa… a bien sûr sensiblement vieilli mais reste toujours belle, voire meilleure que de nombreux films récents et l’histoire garde toute sa force originelle (comment à l’époque n’a-t-on pu qui voir une « japonaiserie » ?). Je conseille fortement la lecture du manga original (meilleur que le film) du réalisateur dont le film est l’adaptation des deux premiers volumes.
 
 
 
 
 
 
 
La maison du bonheur
 
Pour son Polar Express, Robert Zemeckis avait utilisé un procédé révolutionnaire d’animation fait à partir de capture de mouvements d’acteurs ensuite remplacés par des personnages animés, laissant ainsi une totale liberté à la caméra pouvant exécuter toute les pirouettes infaisable en vrai. Mais cette technologie était mise au service d’un conte de noël mièvre et enfantin. Il fallait qu’un film sache mettre à profit cette technologie et proposer un autre intérêt que technique. Utilisant ce même procédé Monster House est une réussite technologique visuellement réussie et inspirée, naviguant entre hyper-réalisme (le rendu des vêtements est sidérant) et cartoon (l’aspect des cheveux) mais c’est aussi une superbe histoire de maison vivante sorte de conte noir effrayant à la Burton (l’ambiance sait ce montrée inquiétante) mélangé à une comédie sur le passage de l’enfance à l’adolescence. Malgré une toute fin un peu trop gentillette et contradictoire avec la tonalité générale du film, Monster House est une franche réussite qui n’a malheureusement pas trouvé son public en salle. Peut être aura-t-il plus de chance en DVD ? En tout cas il le mérité amplement.
 
L’aventure intérieure
 
Après sa fabuleuse minisérie Paranoïa Agent, Satoshi Kon revient au cinéma avec Paprika trip hallucinatoire d’une beauté envoûtante qui à partir d’une intrigue policière (le vol d’un prototype capable de visionner les rêves à des fins thérapeutiques) nous plonge dans un univers foisonnant où rêve et réalité s’entrecroise pour au final se rejoindre. Le réalisateur continue son introspection de la société japonaise même si le ton semble moins incisif que ses précédents métrages. Peu importe Paprika reste un magnifique film que n’aurait surement pas renié un David Lynch ou un Terry Gilliam.
 
 
 
 
 
 
 

 
 
Monstres & Camionnettes
 
Et non le dernier pixar n’est pas premier des films d’animation cette année. Pas que le studio qui depuis ses débuts a alignés les réussites majeures de l’animation 3D, seulement voilà la concurrence est devenue rude et a prouvée qu’elle peut jouée dans la même cour que le leader. N’en reste pas moins que Cars est une nouvelle franche réussite du studio tant au niveau technique (l’effet de reflets sur la carrosserie des voiture) et l’anthropomorphisme difficile de ses personnages (faire évoluer de manière crédible des voitures dans un monde humain fallait le faire) qu’au niveau scénaristique. Cars est une ode à la liberté, à l’amitié, au vrai voyage. Celui de prendre le temps de regarder le monde qui nous entoure plutôt que foncer droit devant pour arriver le plus vite possible. Comme d’habitude les créateurs du film arrivent à insuffler une vraie émotion (en plus d’un humour décapant) à une histoire qui aurait pu très vite donner un Disney plein de guimauve. Quel talent !
 

Le bonheur est dans le pré
 
Tout comme Nausicäa… l’œuvre d’Isao Takahata (Le tombeau des lucioles) ne date pas d’hier mais mérité grandement les honneurs de figurer dans ce classement. Pompoko est un très joli conte poétique sur le respect de la nature et sur les dangers de l’urbanisation dû à l’expansion trop intense de l’homme. Des thématiques qui aujourd’hui qui n’ont rien perdu de leurs forces et qui se rapprochent de celles du maître Hayao Miyazaki (il est fort probable que les non cinéphiles vont attribuer le film à ce dernier). Mais là où les deux réalisateurs divergent c’est dans l’acceptation de l’homme à l’intérieur de la nature : chez Miyazaki, l’homme peut vivre en harmonie avec la nature s’il apprend à faire des concessions. Takahata est plus pessimiste. Dans Pompoko, l’homme n’apprend rien et oblige les créatures à devenir de véritables terroristes (un ton très radical pour un film pour enfant). Pour Takahata les créatures sont obligées de s’adapter à l’homme pour ne pas disparaître. Pompoko sonne donc comme un cri désespéré à la préservation de notre planète. Et c’était il y a vingt ans ! No comment.

Aventure
 
Danse avec la nature
 
On aurait pu croire qu’il nous faudrait attendre de nouveau 20 ans avant de voir Terrence Malick renouer avec le cinéma. Il aura « juste » fallu 7 ans au réalisateur pour récidiver après son sublime La ligne rouge et c’est tant mieux. Partant d’un pitch pour le moins simple  (l’histoire de Pocahontas et sa romance avec l’anglais John Smith) qui laissait présager un traitement hollywoodien, Malick livre une ode incroyablement lyrique sur la nature et sur sa disparition par la main de l’homme. Tout ça sur fond de conquête de l’Amérique par les colons anglais au détriment des indiens natifs. Comme à son habitude Malick échappe à tout standard et reste fidèle à son style poétique (voix-off privilégié aux dialogues, images contemplatives de nature…) et envoûtant auquel s’ajoute une direction d’acteurs impeccable, à commencer par un Colin Farell transcendé (beau doublé pour l’acteur cette année avec Miami Vice) et Q’orianka Kilcher (une des révélations féminine de 2006). Une nouvelle réussite majeure pour un cinéaste qui privilégie la qualité à la quantité.

 
Once upon a time in China
 
Le grand retour de Jet Li et Ronny Yu en Chine dans un pur film martial cela ne pouvais que donner un grand film. En évoquant de manière fictionnel le parcours de Huo Yuan Jia, maître très populaire en Chine avec Wong Fei Hung, Ronny Yu traduit l’essence philosophique et spirituelle des arts martiaux et ses valeurs essentielles. Rien de réellement nouveau mais le tout est emballé avec maestria. Les combats chorégraphiés par le maître Yuen Woo-Ping sont à tomber à la renverse, mélange de quelques figures en apesanteur et de réalisme cru (ça fait mal) à l’image de ce combat épique à l’épée renversant de brutalité. Et même si la version cinéma n’est pas celle du réalisateur (il manque une vingtaine de minute), perdant un chouia l’équilibre de l’ensemble (la seconde partie du métrage est trop rapide) Le maître d’armes n’en reste pas moins un grand film d’arts martiaux.

Comédie
 
Niiiiicccceeee !!!!!!
 
La meilleure comédie de l’année nous vient du Kazakhstan. Enfin du moins son personnage principal (fictif), journaliste inculte, raciste, misogyne, antisémite… envoyé aux USA pour y apprendre les mœurs. Un voyage qui va révéler une Amérique inculte, raciste… (tiens, tiens) quand la fiction rencontre la réalité, quand la verve de Michael Moore rencontre la connerie des Jackass ça fait mal mais c’est à mourir de rire et intelligent en plus.
 
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
Casino Royale
 
Pour définir son personnage Jean Dujardin a su trouvé les mots justes « un peu de Sean beaucoup de connerie » car s’il est bien une chose que l’agent au service de sa majesté n’a pas c’est la bêtise hors norme de l’agent au service au de René Coty. De parodie de James Bond il en est bien sûr question dans OSS117 mais surtout des films d’espionnage des années 50. Et quoi de mieux pour en rire de reprendre à la lettre les codes du genre et la mise en scène. OSS 117 est une comédie française bien réalisé (un fait assez rare pour être notifier) aux dialogues savoureux, dans laquelle Jean Dujardin prouve qu’il vaut beaucoup mieux que de jouer dans des comédies ineptes comme Brice de Nice. Grâce à son personnage bête, castagneur, misogyne, inculte et raciste, le film renvoie une image peu glorifiante de la France colonialiste rappelant fortement une autre France : la nôtre. Donc résumons OSS117 est une comédie drôle, bien réalisée et intelligente qu’ajouter à cela ? Ben moi «j’aime me beurrer la biscotte ». Ça ne s’invente pas.

Vous avez vos papiers ?
 

C’est vrai que d’apparence le dernier film de Albert Dupontel paraît plus sage et moins trash que ses précédents films. L’acteur/réalisateur s’est calmé avec l’âge mais cela ne veut pas dire qu’il a perdu toute sa verve bien au contraire. Avec Enfermés dehors il signe une comédie plus familial si je puis dire sur un problème de société, les SDF. Un sujet de société qui avec l’arrivé des grand froid devient tout à coup une préoccupation majeure pour les hommes politiques en quête de l’Elysée, enfin bon. Plutôt que d’évoquer le sujet avec réalisme et misérabilisme Dupontel choisit la comédie satirique acerbe (tout le monde en prend pour son grade), cartoonesque à la limite de Tex Avery mais également une comédie humaniste dont l’ombre de Charlot plane sur tout le film. Comme Charlie Chaplin, Dupontel interprète un marginal humaniste qui évolue dans une société d’en plus en plus dépourvu. C’est comme même plus intéressant et drôle que des bobos et des beaufs en vacances (toutes allusions à des comédies pouraves à succès de 2006 n’est pas fortuite).

 


La nuit anglaise

 

Imaginez La nuit américaine de Truffaut transposé dans une comédie anglaise et vous aurez une petite idée de ce que réserve ce Tournage dans un jardin anglais. Le film se présente donc comme une mise en abyme du cinéma où l’on suit les (més)aventures d’une équipe de tournage lors d’une adaptation d’un grand best-seller. Un peu près tout les tracas qu’un tel projet peut susciter nous sont ainsi montrés : caprice de vedettes, budgets qui grossit et diminue sans cesse, grosse scènes de batailles qui foirent, engueulades…. j’en passe et des meilleures. Le tout oscillant entre faux-documentaire et comédie à l’anglaise, interprété par des acteurs venu se moquer de leurs images. C’est très drôle et très réaliste et nous rappellent qu’un tournage c’est une multitude de petites histoires humaines, de peines, de joies pour en arriver à produire le plus souvent un film quelconque.

 


 

 

Génial mes parents divorcent !
 
Réjouissante comédie douce-amère, Les Berkman se séparent est la deuxième réalisation de Noah Baumbach habituellement scénariste pour Wes Anderson. Le film met en scène deux garçons durant les années 80 dont le divorce (plutôt douloureux) de leurs parents va complètement chambouler leurs petites existences. Moins loufoque et plus « réaliste » que les films de Wes Anderson, Les Berkman se séparent retrouve un certain goût de la satire grinçante pour parler de l’âge douloureux de l’adolescence. Le tout emmené par d’excellents acteurs dont la palme revient à Jeff Daniels trop peu présent au cinéma.
 
 
 
 
 
Comédie Dramatique
 
J’ai encore rêvé d’elle…
 
Après son sublime Eternal Sunshine of a spotless mind, Michel Gondry délaisse son coscénariste Andy Kauffman pour revenir en solo en France et nous offrir une romance onirique et nostalgique bercé par des images entre rêve enfantin (à l’image de son héros un adulte qui est resté un grand enfant) et réalité qui oscillent sans cesse au point de perdre un  certain public qui refusera cette plongée régressive dans l’imaginaire loufoque. Pour les autres spectateurs c’est un bonheur total que de s’enfoncer dans l’univers si particulier du réalisateur qui arrive à réutiliser ses figures de style issus de son expérience du clip de manière plus qu’intelligente. Avis aux amateurs de cinéma français plus visuel que bavard. 
 
 
 

 
 
 
 
Space Oddity
 
Ce film québécois fait partie de ces œuvres qui nous touchent personnellement car la thématique est universelle. Cette thématique c’est celle de la famille. C.R.A.Z.Y est une très belle saga familiale qui se déroule sur plus de 30 ans où le metteur en scène brosse un portrait à la fois drôle et touchant sur un fils voulant à tout prix retrouver l’amour et la complicité qui l’unissait à son père, au point de refouler son homosexualité. Respect, tolérance et acceptation des différences de l’autre sont au rendez vous de ce très joli film, souffrant de quelques petites longueurs mais qui procurant une vraie émotion. En plus la B.O est géniale et on apprend des expressions québécoises comme « Manger des graines » et rien que pour ça il faut le voir.
 
 

 
 
 
 
 
La femme est l’avenir de l’homme
 
Le cinéma américain est souvent synonyme de films commerciaux, de blockbusters et autres produits pop-corn. Néanmoins il existe une échappatoire pour tous ceux qui rejettent cet aspect du cinéma américain : le cinéma indépendant. Un cinéma qui montre une autre Amérique, celle du quotidien, des petites gens… Transamerica fait clairement partit cette catégorie là. Utilisant les codes du road-movie, le film explorer une relation père/fils peu conventionnel puisque le père en question est un transsexuel, sur le point de subir une opération allant faire de lui anatomiquement une vraie femme, apprenant subitement qu’il a un fils avec lequel il va essayer de nouer des liens. Interprétée par une Felicity Huffman (Linette dans la série Desperate Housewifes) bluffante de crédibilité dans un rôle pourtant plus que difficile, Transamerica est le portrait d’une Amérique marquée par un profond mal être qui ne peut trouver sa guérison dans l’analyse de ses problèmes et la communication avec l’autre.

 
 
Femmes aux bords de la crise de nerfs
 
Alors qu’il semblait délaisser les femmes au profit des hommes dans Parle avec elle et La mauvaise éducation, Pedro Almodovar nous est revenu cette année avec Volver (qui veut dire revenir en espagnol) une tragicomédie féminine ensoleillée sur bien sûr la femme, l’France, sa philosophie de la mort et ses revenants (d’où le titre) qui cachent de lourds secrets. Comme d’ habitude chez Pedro on navigue entre légèreté et tristesse en suivant un groupe de comédiennes formidables dont une Penelope Cruz dont on avait presque oublier qu’elle pouvait être une très bonne actrice. Il fallait y arriver.
 
 
 

 
 
 
 
 
 
Mesdames, Messieurs...bonsoir
 
Georges Clooney doit être se qui se rapproche le  plus de l’homme parfait : il est séduisant (si j’avais sa gueule je m’en plaindrais pas), il est drôle et il n’aime pas Bush (que des qualités je vous dis). Avec Good night and good Luck l’acteur-réalisateur vise clairement l’Amérique de Bush même si le film se déroule lors des heures sombres du Maccarthysme. A travers la bataille d’un journaliste contre le tristement célèbre sénateur, Clooney dénonce un pays qui se veut celui de la liberté et qui ne permet pas les opinions divergentes de sa politique. Ce qui montre que l’histoire ne cesse de se répéter. Malgré un traitement radical en termes d’unité de lieu (le film se déroule presque uniquement dans les studios de télévision) empêchant de comprendre les motivations du personnage principal (David Strathairn irréprochable) le film gagne en intensité et procure un vif sentiment de claustrophobie faisant ressortir toute l’oppression de la chasse aux sorcières. La réussite de son premier film n’était pas un coup de chance, Georges Clooney en plus d’être un très bon acteur est aussi un très bon réalisateur. Quel homme !   
Drame
 
Bloody Tuesday
 
Faire un film sur le 11 septembre 2001 seulement cinq ans après peut s’avérer une grave erreur. Car il faut laisser le temps aux blessures de cicatriser de faire le point, d’avoir assez de recul pour comprendre le cours des évènements avec objectivité... De plus la tragédie n’a pas encore livrer tous ses secrets et certains faits restent encore trop flous et ne peuvent être considérer que comme des interprétations. C’est le seul défaut qu’on puisse trouver à Vol 93 qui évoque les dernières heures du quatrième avion qui s’est crashé dans la nature grâce aux passagers qui se sont rebellé. Rarement un film aura su provoquer une aussi grande implication émotionnelle chez le spectateur car ce que propose une nouvelle fois le réalisateur Paul Greengrass c’est une nouvelle incursion ultra réaliste au cœur d’une tragédie. Comme il l’avait déjà fait avec son Bloody Sunday il choisit une mise en scène quasi documentaire pour nous plonger littéralement au milieu des personnages (tous interprétés par des inconnus où des personnes présentes lors du drame) créant une empathie directe. C’est bien simple on a la sensation d’être assis dans l’avion et de vouloir participer à la mutinerie pour sauver sa vie ! Ne succombant jamais à la facilité, aux pathos ou au mélodramatique Paul Greengrass rend véritablement hommage à ces victimes (sans jamais caricaturer les terroristes) dont on espère qu’une chose en voyant le film : qu’elles s’en sortent ! Magistral.  
Tu peux répéter je n’ai pas tout compris
 
L’incommutabilité des êtres et ses conséquences sur notre société. Tel est le sujet de Babel du réalisateur mexicain Alejandro Gonzales Inarritù. Ce dernier avec l’aide de son scénariste Guillermo Arriaga continue à explorer les tréfonds de l’âme humaine en réunissant des personnages pourtant destinés à ne jamais l’être grâce à un fil conducteur. Un fusil dans le cas présent qui aura un impact plus ou moins violent sur ces personnages dispersés au quatre coins du monde. Babel est un magnifique reflet du monde que nous connaissons depuis le 11 septembre 2001, un monde triste et noir où la violence semble être la seule réponse à toute incompréhension. Inarritu conclue en beauté ce qu’on peut considérer comme sa trilogie initié avec Amours Chiennes et poursuivit avec 21 grammes. Une œuvre justement récompensé au festival de Cannes (lui au moins il a eu un prix, pas comme Le labyrinthe de Pan repartit bredouille de manière inexpliquée…C’est vrai ça pourquoi ? Hein le jury !!! Bandes de nazes !!!).

 


 

 

Queen Suicide
 
Encore un oublié du festival de Cannes. Pourtant le dernier film de Sofia Coppola partait favoris dans la course. Comment encore une fois de plus le jury n’est-il pas tomber sous le charme de ce magnifique portrait d’une fille dont l’innocence sera mise à dure épreuve par une société qui a tôt fait de pervertir tout ce qu’elle touche. Du film historique, Sofia Coppola n’en garde que les décors et les costumes, se permettant l’audace de faire certains anachronismes voyants. Ce qui intéresse la réalisatrice ici c’est avant tout de montrer les problèmes, les angoisses et les espérances d’une jeune femme tout comme elle l’avait fait avec Virgin Suicides et Lost in translation. Marie Antoinette est une œuvre sensuelle baignée dans une musique pop/rock aussi efficace que bien utilisée où le destin tragique de son personnage principal (Kristen Dunst belle et envoûtante) devient le symbole de la mort d’un régime celui de la monarchie. Après trois chef d’œuvres consécutifs, Sofia Coppola n’a plus rien mais alors vraiment plus rien à prouver.
Priscillia, folle du Far West
 
Faussement annoncé comme un western gay, Le secret de Brokeback Moutain est avant tout une touchante histoire d’amour raconté avec sensibilité et humanité. Peu importe finalement que se soit l’amour de deux hommes qui est narrée, le film aurait très bien pu suivre une relation hétérosexuelle. Ce qu’Ang Lee nous montre c’est un amour qui tente d’exister dans une société qui refuse toute différence en la jugeant immorale. Quant à Jake Gyllenhall (une belle carrière depuis Donnie Darko) et Heath Ledger (qui prouve ici qu’il est véritablement un acteur) ils s’en sortent avec tous les honneurs dans des rôles de cow-boys loin des stéréotypes habituels. Et sinon à quand un western gay ?
 
 
 

 
 
 
 
 
Je viens te dire que je m’en vais
 
L’histoire sonnait comme un mauvais téléfilm régional de France 3. Mais après la vision du film de Philippe Lioret, difficile de ne pas reconnaître d’avoir été ému par l’actrice principale Mélanie Laurent (découverte dans Embrassez qui vous voudrez) qui porte le film entier sur ses épaules. L’actrice fait ressortir toute la fragilité et la tristesse de son personnage dont la disparition soudaine de son frère jumeau va détruire pour mieux la faire renaître. Je vais bien, ne t’en fais pas est une œuvre sensible sur l’absence et le deuil où le réalisateur scrute une famille qui vit dans le silence et les non-dits et qui va peu à peu apprendre à communiquer. Le tout enrichi d’acteurs (Kad Merad surprenant de justesse dans un rôle dramatique) tous justes. Du beau cinéma français.
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31 décembre 2006 7 31 /12 /décembre /2006 09:00
Fantastique
 
Alice au pays des horreurs
 

Pourquoi Cannes se force à programmer des films de genre dans sa sélection officielle, si c’est pour au final les snober ? Car le chef d’œuvre de Guillermo del Toro n’aurait pas volé la palme d’or. Comme L’échine du diable, Guillermo retrace une page sombre de l’histoire d’France à laquelle il ajoute une touche de fantastique. En résulte un film fabuleux sur la perte de l’innocence et le passage douloureux de l’enfance à l’âge adulte. L’enfance qui sera la victime d’un monde destructeur où le véritable monstre ne se trouve dans le monde des contes mais bien chez l’homme. Et on n’est pas prêt d’oublier le personnage de Vidal, joué par un Sergi Lopez impérial, véritable « motherfucker » du septième art. Un film à la fois violent et beau, tragique et magnifique. Guillermo est un génie et se permet d’inventer la « dark fantasy » et ça méritait bien la première place dans le classement des films fantastiques.


 

 

Incassable
 

Une infirmière est engagée dans un hôpital pour enfant où des évènements étranges se produisent : les enfants subissent des fractures inexpliquées. Est-ce du à des mal traitements de la part du personnel ? Où est-ce l’œuvre de la « Mechanical girl » comme le prétend la jeune Maggie, une enfant mourante. Continuant sa réflexion sur l’enfance et ses troubles, Balaguero transcende une « ghost story » des plus classique et signe son meilleur film à ce jour. Oubliant au passage le montage hyper « cut » de Darkness, il fait place à une réalisation faite de longs plans qui permettent d’insuffler un climat inquiétant et à une émotion qui éclate dans un final bouleversant. A cela s’ajoute une Calista Flockhart qui gagne ses galons d’actrice de cinéma. Sorti chez nous directement en DVD, le film méritait amplement les honneurs d’une sortie en salles. Honte à vous messieurs les distributeurs !!!


 

 

Le monstre attaque la ville !
 

C’est à la fois un film de monstre digne des plus grand « kaiju eiga », une comédie burlesque franchement drôle et une satire politique virulente contre les autorités coréennes et l’administration Bush. Un mélange des genres qui aurait du donner un film foutoir et bancal, mais voilà c’est le réalisateur de Memories of Murder qui est aux commandes et c’est pas ridicule une seule seconde et c’est jouissif à souhait. Les acteurs sont excellent, en particulier Song Kang-Ho (ce mec peut tout jouer) et la créature est superbe.

 

 

 

 


 

 

 

 

Le pacte des fous

 Christophe Gans, en génial artisan qu’il est, réussit son pari d’adaptation du chef d’œuvre horrifique d’Akira Yamaoka. Sous les apparences d’un simple blockbuster américain Gans arrive à produire une œuvre personnelle sur la parenté. Même s’il n’égale pas la terreur provoquée par le jeu vidéo, par sa mise en scène classieuse, sa photographie magnifique et à son incroyable galerie de monstres (le Pyramid Head en tête), Silent Hill sait se montrer angoissant du début jusqu’à la fin. Ce qui fait de Silent Hill le premier vrai bon film adapté d’un jeu vidéo et donc le meilleur.

 

Guerre
 
 
 
Soldier of Orange
 
Le grand retour de Paulo ! Le « hollandais fou » revient après six ans d’absence avec un époustouflant film de guerre doublé d’un brillant film d’aventure et d’espionnage à l’ancienne. Le film est un portrait ambigu, sans aucun manichéisme de la résistance hollandaise. Au programme violence et sexe montré sans fard, trahisons, double jeu... Black Book prouve que Verhoeven n’a rien perdu de sa verve et continue à briser les tabous (il est d’ailleurs étonnant que le film n’a connu aucunes polémiques) et ça fait vraiment plaisir.

 

 


 

 

 

 

 

 

Mon père ce héros
 
Projet ambitieux qu’est celui du grand Clint : proposer deux films sur la célèbre bataille d’Iwo Jima qui a opposée les USA et le Japon durant la seconde guerre mondiale. L’un optant pour un point de vue américain l’autre japonais. Mémoires de nos pères se situe du côté des américains et plus précisément sur l’histoire de la célèbre photo de soldats soulevant le drapeau. Ce n’est pas vraiment la guerre qui intéresse le réalisateur. Celle-ci est plutôt mise au second plan même si le film est clairement antimilitariste. Eastwood préfère se questionner sur la vraie nature de l’héroïsme et le mécanisme de la propagande. A travers l’histoire ancienne Eastwood ne fait que sonder l’histoire récente, prouvant qu’il est un dernier grand cinéaste classique américains. Et même si la narration morcelée est difficile durant la première vision, Mémoires de nos pères gagnera à être revu après la sortie prochaine du deuxième opus Lettres d’Iwo Jima de ce diptyque qui s’annonce mémorable.
Il faut sauver le soldat Mohammed
 
Quand la France revient sur son histoire notamment sur ses travers c’est rare mais c’est bon. Indigènes revient sur la libération de la France durant la seconde guerre mondiale mais cette fois du côté des tirailleurs algériens, marocains… Un point de vue jusque là jamais traité par le cinéma (et dans les écoles). Rachid Bouchareb rebouche les trous de l’Histoire pour le meilleur et pour le pire. Le film étant particulièrement peu glorieux sur l’image d’une France méprisante, raciste et colonialiste (ça a pas beaucoup changé depuis) envers ses hommes qui ont combattu pour la sauver et non eu aucune renaissance. La charge est dure mais raconté avec humilité et sans aucune rancœur envers une nation ingrate. Et peu importe que les scènes de batailles ne soient pas toujours à la hauteur du propos (sauf la dernière), l’histoire et les comédiens, qui on remportés le prix d’interprétation masculine à Cannes (tous le mérite y compris Bernard Blancan), sont suffisamment bons pour emporter l’adhésion. En espérant que le succès du film réussisse à ouvrir la voie à des films évoquant notre histoire pas très jolie à regarder mais nécessaire si on veut comprendre notre société d’aujourd’hui et avancer.
Horreur
 
On ira tous au Paradis
 
Le choix fut difficile entre le film d’Aja et ces rejets du diable mais c’est bien le deuxième film de Rob Zombie qui mérite la première place du podium des films d’horreur. Suite directe de La Maison des 1000 morts, le film suit la famille tueuse en série Firefly, véritable bande de dégénérés de l’Amérique profonde pourchassé par un policier encore plus dingue qu’eux. Si La Maison était un sympathique film certes bancal mais réjouissant, Rob Zombie passe la seconde et ça fait mal. Le film est plus réaliste dans sa représentation de l’horreur crue, sale où tout pue à en vomir (dont le scénario est digne des plus grand survival) tout en proposant une incroyable galerie de « freaks » tous plus barjes les uns que les autres. Mais le vrai tour de force du film est de nous faire presque aimer cette famille dont les actes atroces ne peuvent être que condamnés. Mais même une famille de tueurs reste une famille avant tout. L’Amérique de Rob Zombie est complètement folle et c’est ça qui est génial. Le prochain Halloween s’annonce sous les meilleurs auspices.
 
Delivrance
 
Généralement un remake c’est moins bon que l’original pour ne pas dire franchement nul ou inutile. Surtout quand c’est celui d’un classique du cinéma, comme le film de Wes Craven culte auprès des aficionados de films d’horreur des années 70 (bien qu’il faut avouer que le film a pris un sérieux coup de vieux !). Oui mais voilà ils arrivent que le remake soit digne voir meilleur que l’original. Dire que La colline… version 2006 est meilleure est peu dire : le remake explose, pulvérise, dynamite, bombarde littéralement l’original. Au revoir Craven bonjour Alexandre Aja devenu en très peu de temps (trois films seulement) l’un des meilleurs réalisateurs de genre en France. Du survival des seventies Aja garde la trame scénaristique ainsi que toutes les scènes marquantes. Peu de surprises de ce côté donc mais aidé par son compatriote Eric Levasseur, les frenchies refaçonnent l’ensemble juste avec quelques détails qui bonifient grandement le script original. Comme le fait que la famille de cannibales soit issue d’essais nucléaires, une idée simple en soit mais qui va se révéler incroyablement payante car elle permet de donner un fond au film qui prend des allures de critique contre l’Amérique Bush. En définitive La colline… est un pur survival violent, nerveux, brutal et dénonciateur…comme on les aime. Vive le France ! Ouais enfin surtout vive Aja !
 
Bonjour les vacances !
 
Cela commence comme un vulgaire héritier d’American Pie : des ados crétins qui ne pensent qu’a trempé leurs biscuits, des nanas peu farouches qui se déshabillent aussi facilement que Paris Hilton fait la Une de la presse people et un humour bien gras. Et puis arrive un truc fantastique, la comédie se transforme en film d’horreur hardcore dont la première partie n’était que l’exposition du sujet du film qui va prendre tout son sens dans la deuxième. Dans laquelle nos joyeux lurons vont connaître les charmes des pays de l’est et particulièrement la torture, devenue la dernière source de plaisir que peuvent s’offrir de riches citoyens lassé par leurs existences faites d’abondance. Le malin Eli Roth se fait parrainer par Quentin Tarantino (ici producteur) et signe un film gore et trash (moins insupportable qu’on l’avait annoncé) au final très pessimiste, marqué par l’actualité de la guerre en Irak. Hostel est une parabole efficace sur l’Amérique se croyant tout permis dans le monde et dont les actes la condamne à devenir le bourreau après avoir été la victime ou l’inverse. Et le 2 s’annonce pire. Chouette !
Policier
 
Una bella conzone
 
Michel Soavi nous avait un peu laissé en plan en abandonnant le cinéma pour s’intéresser à la télévision italienne. C’est pour ça qu’on ne pouvait que se réjouir de le voir revenir sur le grand écran avec Arrivederci Amore Ciao un polar urbain digne héritier des sagas mafieuses italiennes évoquant les années de plomb qu’a connu le pays dans les années 70. Même s’il ne situe pas dans cette période comme le réussi mais un peu trop classique Romanzo Criminale sorti aussi cette année, le film se situe clairement dans la même veine. Là où le film lui est supérieur c’est que Michel Soavi va redonner du sang neuf au genre. En suivant le parcours d’un ancien terroriste (véritable salaud qui ne suscite jamais la sympathie du spectateur) cherchant à redevenir un citoyen lambda, Michel Soavi examine les maux de la société italienne d’aujourd’hui (corruptions, meurtres…) en mélangeant plusieurs genres. Ainsi on passe aisément d’un film de gangster façon Scarface (le héros commence au bas de l’échelle pour grimper) à un film de braquage, une romance et même au giallo, ce qui prouve que Michel Soavi ne s’est pas détaché de l’horreur, genre qui l’avait fait connaître du grand public. Le réalisateur se permet même de réutiliser certains effets (notamment des éclairages) de ses précédents films comme Dellamore Dellamorte qui confère une ambiance particulière au métrage. Un retour réussi qui bien sûr est presque passé totalement inaperçu (soupir).
 
Deux flics ami-ami
 

Dès son introduction sans aucun générique, sans présentation des personnages on a compris qu’on n’aura pas à faire à une simple adaptation d’une série T.V des années 80 mais bel et bien d’un film d’auteur, d’un film de Michael Mann. Et pourtant ce n’était pas gagné : un scénario minimaliste digne d’un banal buddy movies (deux flics s’infiltrent chez des truands, l’un s’éprend de la femme du boss) et des problèmes de productions (ouragans, grève de techniciens, Collin Farell partit en cure de désintoxication et caprices de diva de la part de Jamie Foxx) laissait présagé d’un four artistique. Et bien non !!! Michael Mann est un génie et transcende une intrigue franchement légère en retirant tout élément hollywoodien (l’humour) pour complètement réinventer le buddy movies.  Il réalise une très belle histoire d’amour à la beauté formelle (visuellement c’est magnifique) doté de quelques scènes d’action époustouflante où chaque acteur se révèle parfait même des seconds rôles très peu définis qui arrivent malgré tout à exister. Miami Vice est une œuvre crépusculaire comme seul Michael Mann sait les concocter.


 

 

Affaires internes
 
Scorsese réussi le pari de livrer un remake aussi bon que l’original Infernal Affairs, quoique différent puisqu’il adapte le scénario à son style et se permet de livrer une œuvre personnelle en reprenant ses obsessions du christianisme. Servi par un casting grandiose où chaque acteur tire son épingle du jeu et une mise en scène à tomber par terre, le film dépasse le simple exercice de style pour donner un excellent film sur le chaos sous les apparences d’une tragédie grecque. Scorsese est toujours un grand, il suffit de regarder les images.
 
 
 
 

 
Science fiction
 
 
 
Requiem for Love
 

Résumer The Fountain juste à un simple film de science-fiction se serait vraiment limiter toute la richesse de cette ambitieuse histoire d’amour déclinée sur trois époques, véritable fable métaphysique et philosophique sut le caractère inéluctable de la mort. Darren Aronofsky qui a connut d’innombrables problèmes de production, s’en tire avec tous les honneurs et offre une œuvre sincère, belle, touchante et apaisante (la musique est tout bonnement géniale) proposant une vision optimiste de la mort qui loin d’être la fin de toute chose n’est qu’en fait une renaissance. Un film qui va faire date.

 

 


 

 

 
 
 
Faites des gosses !
 

Bienvenue dans un futur pas si lointain. Un futur où toutes les femmes du monde entier ne tombent plus enceinte depuis presque une vingtaine d’années, condamnant ainsi toute l’humanité entière qui sombre dans le chaos. Avec Les fils de l’homme, Alfonso Cuaron s’essaye à la science fiction et le résultat est fantastique. En adoptant une mise en scène proche de celle du documentaire, Alfonso Cuaron nous plonge de plein fouet dans notre propre actualité. Celle du terrorisme, de la peur, de la pauvreté, de l’exclusion… Et en prime il se paye le luxe de livrer deux plans séquence d’anthologie à couper le souffle.


 

 

Suspense
 
Le (méchant) petit chaperon rouge
 
Evoquer le sujet épineux de la pédophilie à travers un thriller n’est pas une chose aisée. Et pourtant c’est ce à quoi c’est attaqué David Slade dont c’est le premier film. Le réalisateur signe une première œuvre osée et quasiment entièrement maîtrisée. A partir d’un script original et solide, sorte de revisite du petit chaperon rouge mais inversé, le prédateur devenant la proie. David Slade livre un huit-clos haletant et dérangeant allant crescendo et qui cultive l’ambiguïté de ses personnages, interprétés par un formidable d’acteurs (Patrick Wilson mais surtout Ellen Page incroyable en adolescente démoniaque de 14 ans) et mis en scène avec maestria. Malgré une toute fin prévisible David Slade prouve avec ce bonbon acidulé qu’il a tout d’un grand.

 

 

 


 

 
Un après midi de chien
 
Premier film de commande pour Spike Lee dont on ne savait pas vraiment à quoi il fallait s’attendre de la part d’un réalisateur qui jusque là à toujours refusé les appels de la grande Mecque du cinéma américain. Après la vision du film les choses sont claires : Spike Lee à parfaitement réussit à livrer un film de braquage de banque malin et passionnant qui utilise les vieilles ficelles du genre pour mieux les démontées. Pour couronner le réalisateur s’offre le luxe de détourner le simple film de commande pour se le réapproprier et en faire un film personnel (on retrouve même son plan le plus connu), continuant à explorer les thèmes qui ont fait son cinéma. Chapeau.
 
 
 
 

 
 
 
Chasse à l’homme
 
Tout juste six mois après son dernier film Steven Spielberg choisit d’évoquer le sujet épineux du conflit Israélo-palestinien. A la pure vérité historique, Steven Spielberg choisit de déformer certains détails pour mieux l’adapter à son propos. Une pratique qui peut paraître douteuse mais Spielberg ne le fait pas pour se positionner dans un camp au contraire à travers la traque des responsables de l’attentat aux jeux olympiques de Munich par des agents du Mossad, le cinéaste réalise comme il le dit lui-même « une prière pour la paix ». Dans un style rappelant fortement les films des années 70, Spielberg fait douter son « héros » pour mieux montrer la futilité de la vengeance et le cercle vicieux, sans fin de la violence. Après la vision du film toute polémique tombe à l’eau. Munich n’évoque le passé que pour faire le lien avec la période noire que nous connaissons aujourd’hui, dans un plan final bluffant. 

Thriller
 
Secrets & Mensonges
 
Guillaume Canet transforme l’essai de Mon idole et réalise un thriller des plus réussi qui n’a rien à envier à ces compatriotes américains. Intrigue complexe et efficace, mise en scène sèche, casting quatre étoiles (François Cluzet en tête)… Un film qui le cinéma de genre français vers le haut et ça il faut le dire à tout le monde.
 
 
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Abracadabra
 
Après avoir fait revivre Batman, Christopher Nolan revient avec un thriller spectaculaire sur la confrontation entre deux magiciens durant l’ère victorienne. Reprenant comme dans ses précédents films une narration tortueuse mais maîtrisée, Nolan signe une intrigue palpitante avec multiples rebondissements et un twist final, facilement devinable si on est observateur mais en parfaite adéquation avec son propos. En plus d’être un divertissement de haute gamme. Le prestige est aussi une parabole pessimiste sur le monde du spectacle et du monde Hollywood où tout artiste doit perdre son âme pour émerveiller le public. Qu’il se rassure, Christopher Nolan n’a en rien perdu de son âme artistique.
 
 
Only the strong…
 
Après sa très intéressante trilogie, Lucas Belvaux nous revient avec un film noir empreint de cinéma social. Dans ce portrait réaliste et touchant d’hommes que rien ne prédestinaient à essayer de commettre un casse, le réalisateur démontre que c’est avant tout la société et le capitalisme à outrance qui pousse d’honnête gens à passer du côté des hors la loi. Des gens simples, des chômeurs de plus de 50 ans, un jeune homme ayant fait de long études mais ne trouvant rien à son niveaux…et un ancien braqueur qui veut se repentir. Une France d’en bas (comme dirait l’autre con qui nous à servit de 1er ministre) solidaire, prêt à s’entraider les uns les autres. D’une première partie sociale on passe à une seconde plus cinéma de genre. Une seconde partie tout aussi réussi que la première où le réalisateur fait preuve d’une vraie prouesse dans son découpage précis qui arrive à restituer l’angoisse, la peur et le stress d’un braquage dont l’issu sera forcément dramatique. Et tant pis si le dernier plan trop long vire au misérabilisme, La raison du plus faible  est un film qui aura raison des plus forts.

Les surprises
 
Quoi ma gueule qu’est quelle a ma gueule…
 
Qu’est ce qu’on pouvait bien attendre d’un film avec Johnny Hallyday, sur Johnny Hallyday et d’un scénario comico-fantastique à l’américaine ? Pas grand-chose et pourtant Jean Philippe est une franche réussite : le scénario va jusqu’au bout de ses idées et se montre franchement drôle. Même si on n’est pas amateur du (faux) rockeur préféré des beaufs on prend un réel plaisir à voir un Lucchini déchaîné essayer de faire revivre son idole dans un monde qui n’a pas connu le succès de Jean Philippe Smet qui prouve qu’il peut se moquer de lui-même. Jean Philippe démontre que les meilleures surprises sont celles qu’on n’attend pas.
 
 
 

 
 
 
 
 
 
Black Runner
 
Bien qu’il suscitait une certaine curiosité, l’intérêt que pouvait susciter un film d’animation français de science-fiction était mince tant en France le cinéma de genre reste encore trop mal desservi ou trop copieur de son homologue américain. Et pourtant Renaissance s’avère une assez bonne surprise. Si on pouvait craindre un rendu franchouillard de la transposition de Paris dans le futur il en est tout autrement dans les faits. La vision du Paris futuriste est tout simplement stupéfiante de crédibilité et surtout de beauté, la réalisation se permettant le plus souvent de nous faire profiter des décors. Quant à l’animation elle impressionne (les regards sont très réussis) et l’aspect visuel exclusivement en noir et blanc (façon Sin City) mérite les applaudissements. Alors oui on peut reprocher une intrigue peu innovatrice, restant les canons de la science-fiction fortement influencé par Blade Runner et des scènes d’actions manquant de punch. Reste que le film a ouvert la voie au cinéma de genre dans l’animation française et que des réalisateurs devront exploités de manière intelligente au risque de voir cette brèche se refermer très vite.
Les déceptions
 
Phantom of the Brian de Palma
 
Même si le dernier film de Brian de Palma n’est pas le pire film de cette liste, il reste ma plus grosse déception de l’année car on était en droit d’attendre une œuvre ultime dans la carrière du réalisateur et d’une superbe adaptation du roman phare de James Ellroy. D’un côté un scénario brouillon et simpliste, un casting inadéquate, de l’autre un Brian de Palma peu inspiré qui a du mal à insuffler un souffle à l’ensemble. Pas un navet juste un film qui ne marquera pas l’histoire.

 

 


 

 

 
 
 
 
 
 
Six Feet Under
 
Qu’est-il arrivé à Oliver Stone ? Qu’a-t-il bien plus se passer pour que l’un des plus grands réalisateurs contestataires se met tout d’un coup à livrer un film sirupeux et patriotique sur la tragédie qui à bouleversée notre monde. Car pas grand-chose à défendre dans World Trade Center : personnages irréprochables et acteurs pas convaincants, action figée et mollassonne, pathos et violons à foison. Même si cela aurait pu être pire en d’autres mains, World Trade Center est le film qu’on ne voulait pas et qu’il ne fallait pas faire sur le 11 septembre 2001.

 


 

 

 

Rush Hour 4 

Comment foutre en l’air une trilogie si bien commencée ? C’est facile. Il suffit que le réalisateur initial qui avait réussi à donner une identité aux précédents opus laisse tomber pour aller sur un nouveau projet. Puis il suffit de mettre un vrai « yes man » à la place Brett Ratner en l’occurence, de lancer la production et définir une date de sortie alors que le script n’est même pas fini (et de le faire écrire au jour le jour). Et pour finir, se laisser aller à une surenchère de moyens et de nouveaux personnages qu’on ne traitera pas en profondeur (une petite apparition suffira) tout en ne dirigeant pas les acteurs et en livrant une mise en scène en mode automatique, le tout arrosé d’un humour gras complètement inadéquat. Voilà c’est fait ça s’appelle X-Men 3 et c’est une catastrophe.

 

 


 

 

Les semi déceptions
 
C’est un avion, c’est un oiseau…non c’est Superman !
 

C’est pour relancer les aventures de l’homme d’acier que Bryan Singer à abandonné la franchise des X-Men. Un choix qui s’est avéré être une sacrée erreur : le troisième épisode plombe toute la trilogie et ce Superman n’a de super que le nom. Pourtant l’homme semblait fait pour un tel projet, c’est lui qui a relancé avec brio les adaptations de supers héros et il est fan de la première heure du film originel de Richard Donner. Oui mais voilà Singer est trop fan. Superman Returns est une suite-remake qui reste trop collé au film de 1979 dans lequel le réalisateur veut trop rendre hommage et répète les mêmes erreurs que pour ses X-Men, c'est-à-dire qu’il oublie qu’avant tout Superman est un super-héros et effectue des actes de super-héros. Le film se montrant un peu avare en scènes d’action qui rende le film ennuyeux par moment (la fin est beaucoup trop longue) bien que dans le fond il se révèle intéressant. Singer essaye de réinstauré la mythologie du personnage dans le monde post 11 septembre, un monde complètement dénué de héros. Mais en matière mythologie de super-héros et d’action avec homme volant deux réalisateurs ont déjà fait leurs preuves dans une trilogie cultissime qui démontrait qu’ils étaient les hommes faits pour un tel projet: les frères Wachowski.


 

Aux armes citoyens !
 
Les frères Wachowski justement ici scénaristes et producteurs de l’adaptation de la BD culte d’Alan Moore, confiant la réalisation à leur assistant réalisateur sur les Matrix James McTeigue. Un choix plutôt mauvais car si McTeigue est un bon assistant réal, en réalisateur c’est une toute autre histoire. McTeigue est incapable de donner un véritable souffle et une ampleur à un scénario culotté pour un blockbuster avec son personnage principal V tour à tour aimable, inquiétant, drôle, victime, bourreau… Un personnage aux multiples facettes (dont Hugo Weaving masqué du début jusqu’à la fin apporte une gesticule et une voix qui donnent une âme à V) qui même s’il combat une dictature n’en reste pas moins un terroriste, naviguant ainsi entre bien et mal. Un film qui explore nos peurs modernes tout en divertissant. Dommage que cette deuxième facette du film soit gâché par une réalisation plate empêchant le film d’être le très grand film qu’il aurait pu et du être.
 

 
Blanche Neige et les sept voisins
 
Les critiques acerbes de Le village semblent avoir profondément blessé M. Night Shyamalan au point que celui-ci ne peut s’empêcher de régler ses comptes dans son dernier film. Un côté revanchard qui sied assez mal à la fable moderne qu’est tout d’abord La jeune fille de l’eau qui veut démontrer le caractère bienfaiteurs et unificateur des contes, tout en expliquant ses mécanismes. Mais à trop vouloir décortiquer ses procédés Shyamalan gâche notre plaisir devant une histoire certes empreint d’une certaine naïveté (voir un côté cucu pour certaines scènes) mais au potentiel certain pour tout spectateur qui veux bien s’y laisser prendre. Shyamalan signe son premier film (en tout cas depuis Sixième sens) décevant mais toujours intéressant.
 

 
 
 
 
 
Et pour finir une rapide liste de film qui auraient mérités de figurer dans ce classement (on ne peut pas tout mettre non plus) :
 
-Shortbus de Cameron Mitchell
-Libero de Kim Rossi Stuart
-Truman Capote de Bennett Miller
-The Last Show de Robert Altman
-The Queen de Stephen Frears
-Quand j’étais chanteur de Xavier Giannoli
-Syriana de Stephan Gaghan
-Jarhead de Sam Mendes
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29 décembre 2006 5 29 /12 /décembre /2006 20:36
Un film de Darren Aronofsky
 
USA (2006)
 
OFNI (env. 1h36)
 
Avec: Hugh Jackman, Rachel Weisz, Ellen Burstyn, Mark Morgalis, Alexander Bisping…
 
 
 
 
Résumé: Tommy Creo est un scientifique cherchant désespérement le moyen de guérir le cancer de sa femme Izzy. Cette dernière écrit un livre sur Thomas, un conquistador durant le XVIème siècle en quête de la fontaine de Jouvence pour sauver la reine d’Espagne gangréné par l’Inquisition. Dans le futur, Tom un astronaute voyage à travers l’espace avec l’arbre de vie pour rejoindre une étoile mourante. Trois histoires où chaque personnages devra trouver la voie qui les ménera à celle qu'ils aiment tant...
 
 
 
 
 
 
Jusqu’au bout du rêve
 
Darren Aronofsky s’est battu corps et âme pour ce projet qui lui tenait tant à cœur et auquel il croyait tant. Un combat qui aura durée six ans. Six longues années de production difficiles qui auront vu un ajournement du projet à cause du départ de sa vedette principale Bratt Pitt, préférant porter la jupette dans Troie (un choix complètement con comme l’a déjà montrée l’histoire) puis l’importante baisse du budget initialement prévu (50 millions de dollars en moins !!!) obligeant son réalisateur à revoir ses ambitions à la baisse, notamment son côté spectaculaire et épique. Ainsi la bataille monumentale prévue au début du film, opposant Thomas le conquistador et les Mayas ne se résume qu’à une altercation de 3 minutes, certains décors paraissent limités (l’Amazonie) et l’histoire a perdu une sous intrigue non négligeable (la confrontation entre Thomas et Silecio l’inquisiteur). Des défauts visibles qui nous font nous poser une question : a quoi aurait ressemblé The Fountain sans tout ses problèmes ? Franchement après avoir visionné le film on s’en fout royalement, même si on n’aurait pas craché sur du spectacle et de l’action (on pourrait dire que cela aurait été la cerise sur le gâteau) mais le film se suffit à lui-même et c’est tout simplement magnifique. Attention The Fountain fait partie de ces films qui restent en vous longtemps après la projection.
 
L’amour à mort
 
The Fountain est-il une œuvre de science fiction ? Un film métaphysique ? Une romance ? Un trip mystique ?... La réponse pourrait être tout à la fois mais au final peu importe de savoir dans quel genre le dernier bébé d’Aronofsky se situe. L’important c’est avant tout le film et The Fountain se démarque grandement de la production américaine actuelle conférant un grand bol d’air et de nouveauté dans le paysage cinématographique. Il est difficile de résumé le film en quelques lignes sinon qu’il s’agit d’une histoire d’amour déclinée sur trois époques (passé, présent, futur) racontant le combat d’un homme face à la mort de la femme qu’il aime. Une histoire mainte fois racontées mais qui ici prend une tournure nouvelle grâce à une narration complexe imbriquant trois récits dont le lien intime va se faire par la réalisation et par la répétition des actions (des plans identiques sont utilisés pour une même action dans chaque récit), ainsi l’histoire se déroulant au XVIème siècle est une parabole de l’histoire du présent écrit par le personnage d’Izzy pour faire prendre conscience de la futilité du combat de son mari pour la sauvée de la maladie (l’image du sang répandu sur la carte peut se voir comme le cancer d’Izzy se répandant dans son organisme) et Tom l’astronaute semble être Thomas qui aurait découvert le secret de la vie éternelle. Si le film peut être interprété de différentes façons et que la narration est complexe, l’histoire s’avère facilement compréhensible pour n’importe qui (ceux qui ne disent ne rien comprendre sont ceux qui n’ont fait aucuns efforts) car les thèmes qu’il brasse sont universels, des thèmes qui ne sont autres que la mort mais aussi l’amour.
 
Requiem for love
 
Si le précédent film du réalisateur était une descente aux enfers doté d’une mise en scène percutante et d’un montage nerveux (ce qui était plus que justifié vu le sujet) ici c’est tout le contraire : Aronofsky laisse place à une réalisation douce et posée, à la photographie lumineuse belle à pleurer, le tout baigné par la majestueuse musique de Clint Mansell, déjà responsable de celle de Requiem for a Dream. Tous ces éléments qui confèrent un ton intimiste à cette histoire qui peut être n’aurait pas été aussi prononcé si Aronofsky avait pu mener à bien toutes ses ambitions. Des partis pris esthétiques logiques pour traduire de la meilleure façon le fond de l’œuvre qui s’exprime par l’image d’une quête mystique vers l’illumination. Illumination ne pouvant que passer par l’acceptation de la mort qui contrairement à l’idée occidentale n’est pas la fin mais juste un renouveau, une renaissance. C’est ce qu’apprendra le(s) héros du film (Hugh Jackman faisant preuve de justesse dans l’expression de la fragilité de son/ses rôle(s)) dans un final en forme d’apothéose. C’est part cette acceptation de la mort et du deuil de l’être aimé qui mènera Tom/Tommy/Thomas vers la sagesse et la réussite de leurs quêtes. Une conclusion et un message positif inattendus pour de la SF, le plus souvent pessimiste qui ne pouvaient fonctionner que grâce à la sincérité sans limites de son auteur. Une sincérité inattaquable qui ne peut (ne doit !) que forcer le respect. En témoigne cette scène très romantique où le personnage de Tom lave sa femme dans la baignoire démontrant ainsi tout son amour pour elle. Une scène casse gueule qui aurait pu vite tourner au ridicule. Mais non, cette scène crée l’empathie du spectateur pour ce couple et ne se brisera jamais tout le long du film. En plus quand on sait que l’actrice principale (Rachel Weisz radieuse) n’est autre que la femme du réalisateur alors le film se voit comme une superbe déclaration d’amour de la part de ce dernier. Tout de suite après avoir vu The Fountain on espère qu’une chose : connaître le véritable amour, celui avec un grand A. Un amour allant au-delà de la mort. Culte.
 
Pour faire court : Une magnifique histoire d’amour teintée de mysticisme racontée avec une incroyable sincérité. Aronofsky signe un classique instantané de la science-fiction moderne tout comme le sont déjà (toute) la saga Matrix et A.I. Prêt pour le voyage ?
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